Les premiers vols venant du Soudan vers l'Algérie sont arrivés mercredi dernier. Les Bouiris, à l'instar des autres supporters de l'équipe nationale, étaient parmi les premiers à rejoindre le territoire national pour partager cette joie procurée par la victoire des Verts qualifiés en Coupe du monde, en juin prochain au pays de Nelson Mandela. Les supporters rencontrés témoignent pour la majorité de la bonté du peuple soudanais, mais n'oublient pas ces moments de frustration où ils sont restés face à un public égyptien hostile. Samir, l'un de ces supporters surexcités par l'exploit des Verts en terre soudanaise, qui a vécu l'aventure de Khartoum, raconte : « Dès notre arrivée, nous étions logés dans des camps bien équipés, tout a été bien organisé à ce niveau-là. Pour ce qui est des Soudanais, je dirais que ce sont des gens très généreux qui nous rappellent nos traditions d'accueil au pays (l'Algérie). Nous étions accueillis comme des rois. » Evoquant la présence du public égyptien sur les gradins d'en face, notre interlocuteur dira que « les Egyptiens n'ont pas osé nous attaquer ou nous harceler, comme ils l'ont fait au Caire. D'ailleurs, parmi eux, il y avait beaucoup plus des comédiens et des artistes égyptiens. L'armée soudanaise a pris la mesure de nous séparer de plusieurs mètres, lors du match, à l'intérieur du stade ». Notre interlocuteur dira aussi qu'il y avait beaucoup de supporters algériens qui n'ont pas pu avoir de place à l'intérieur du stade. « Nous étions plus de 9000 supporters à ne pas accéder aux gradins, mais ça ne nous a pas pour autant dérangés car notre objectif était la victoire et nous l'avons eue. Moi personnellement j'étais en dehors du stade », dit-il. Après le match, la capitale soudanaise a connu des moments de tension entre supporters des deux équipes, témoigne notre interlocuteur : « Nous avons vécu des moments de colère lorsque les Egyptiens se mettaient à nous provoquer. Je crois qu'il y avait même des blessés lors d'escarmouches ayant éclaté à la sortie du stade. Pour se défendre, certains supporters ont acquis des armes blanches. » Il ajoute : « Dieu merci, il n'y a pas eu de dégâts, car nous étions sensibilisés quant au fait que les Egyptiens pouvaient profiter d'une éventuelle agression de leurs supporters pour demander l'annulation de la rencontre et de son résultat. Nous étions conscients et nous avons juré de ne pas tomber dans l'erreur provoquée par la partie adverse. Nous les avons battus sur le terrain, et c'était cela notre objectif. Nous ne sommes pas des hooligans. »