Le Soudan a réussi un exploit en veillant au bon déroulement du match Algérie-Egypte, au stade El Merrikh d'Om durman, à Khartoum. Un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis en place pour encadrer les supporters et faire en sorte que la barrière entre Egyptiens et Algériens soit infranchissable. Mission réussie. Aucun incident grave n'a émaillé l'événement, si ce n'étaient « quelques altercations tout à fait ordinaires », comme les a qualifiées le chef de la police de Khartoum dans une déclaration à la télévision soudanaise. L'officier est revenu sur le dispositif mis en place qui a mobilisé, selon lui, plus de 15 000 hommes entre policiers et militaires sur le terrain et qui a permis la maîtrise de la situation en dépit de l'afflux important des supporters algériens et égyptiens vers la ville en un espace de temps très court. « Beaucoup ont douté de nos capacités avant le match, mais nous étions certains que le pari serait gagné à la fin, et c'est ce qui s'est passé », a-t-il déclaré. Il affirme qu'avant le match, trois incidents ont été pris en charge par la police de Khartoum. « Des rixes sans gravité ont été enregistrées entre supporters algériens et égyptiens installés à Oum Durman et qui ont fait trois blessés légers qui n'ont pas nécessité l'hospitalisation. Nous sommes intervenus et avons pris les mesures nécessaires », a-t-il noté, avant de revenir sur le « caillassage » du bus transportant les supporters égyptiens à la sortie du match. « Il y a une vérité qu'il faut peut-être dire. Effectivement, j'ai reçu un appel téléphonique d'un artiste égyptien qui me disait que le bus qui le transportait avait été pris en otage par des supporters et qu'il y avait beaucoup de blessés parmi les passagers. J'ai été un peu surpris parce que nous avons mis en place tout le long de l'itinéraire du stade jusqu'à l'aéroport un dispositif sécuritaire impossible à franchir. Je me suis déplacé sur les lieux, où nos patrouilles étaient déjà sur place, et effectivement le bus, qui avait dévié de son itinéraire, s'est retrouvé face à quelques supporters qui lui ont jeté des pierres. Des vitres ont été cassées, mais il n'y avait pas de blessés. L'artiste en question a reconnu avoir amplifié l'incident du fait de la panique. Nous aurions pu déposer une plainte pour nous avoir dérangé sans raison, c'est notre droit et dans n'importe quel pays, lorsque les services de police sont dérangés sans motif valable, la justice est saisie. Nous ne l'avons pas fait. Nous avons compris que c'était un moment de panique, c'est tout », a révélé l'officier à la télévision soudanaise. Les élucubrations des télés égyptiènnes A propos de la vidéo montrant des présumés supporters algériens brandissant des couteaux au stade, le chef de la police a exprimé son « étonnement », tout en appelant les Egyptiens à la vigilance. « D'abord, il n'y a pas d'arbres au stade El Merrikh. Je vous défie de me trouver un seul supporter algérien qui ne porte pas le drapeau ou des fanions aux couleurs de son pays. Les gens qui sont sur la vidéo sont tous vêtus normalement. De plus, comment toutes les chaînes de télévision et les journalistes n'ont-ils pas vu ces hommes alors qu'ils étaient sur place à surveiller le moindre geste des supporters ? Cette vidéo est sur le net depuis plus de deux mois, pourquoi la sortir maintenant et la présenter comme étant un enregistrement effectué au stade le jour du match ? » Ces incidents, a-t-il ajouté, deviennent « insignifiants » si on les place dans le contexte de l'événement. « Sachez que notre priorité était de gérer et de sécuriser plus de 20 000 supporters avec des capacités comme les nôtres », a-t-il souligné, en affirmant que les dégâts occasionnés après le match au terminal des hadji à l'aéroport de Khartoum, réservé aux supporters algériens, sont dus aux bousculades. « De nombreux supporters se sont dirigés dès la fin du match vers l'aéroport et voulaient tous partir au même moment. Il y a eu une bousculade. Mais ce ne sont pas des dégâts graves vu l'importance du match », a expliqué le chef de la police. Allant dans le même sens, le secrétaire général de la Fédération soudanaise de football s'est déclaré surpris de la réaction égyptienne accusant son pays de n'avoir pas protégé les supporters des Pharaons. « Je suis surpris de cette réaction, d'autant que juste après le match, j'ai reçu les remerciements par téléphone des présidents des deux pays et des responsables de leurs fédérations respectives, pour les bonnes conditions dans lesquelles s'est déroulé le match, que ce soit avant ou après. Quelques heures plus tard, la réaction a totalement changé. Je ne comprends pas pourquoi. Pourtant, tout a été fait avec le consentement des Algériens et des Egyptiens, et dans un temps record pour sécuriser le match et faire en sorte qu'il ne soit pas émaillé d'incidents », a-t-il affirmé. Revenant sur l'organisation à l'intérieur du stade, il a précisé qu'elle a été faite au détriment des Soudanais dans la mesure où le nombre de tickets qui leur était réservé a été revu à la baisse « pour satisfaire les supporters des deux pays ». Le secrétaire général n'a pas manqué de rappeler que le stade El Merrikh, que les Egyptiens présentent comme étant dépourvu des conditions de sécurité, a accueilli des matches décisifs et a été retenu par la FIFA après une visite sur les lieux de ses experts. Ce sont là autant de vérités qui battent en brèche les accusations égyptiennes sur une supposée violence commise contre les supporters égyptiens pour détourner l'attention sur leur défaite. Le monde l'a compris…