Le marasme qui envahit la municipalité de Hassi R'mel ne va pas sans engendrer des conséquences négatives sur la vie des citoyens, qui ne cessent de dénoncer l'absence de développement de leur localité. Les insuffisances citées par les citoyens sont multiples : routes dégradées, manque de transport, absence d'infrastructures de loisirs pour jeunes, etc. Dans la majorité des quartiers de Hassi R'mel, les jeunes sont en effet étouffés par un chômage endémique, de surcroît ils n'ont ni foyers ou maisons de jeunes, ni stade adéquat, ni aires de jeux. Selon les habitants rencontrés par El Watan, «la commune est livrée à elle-même. Le manque d'infrastructures freine son développement économique, politique et social». En effet, l'eau potable est inaccessible pour les habitants de certaines banlieues de la commune, à l'image de Bouzbiare. Le secteur de la santé est, quant à lui, dans un état lamentable. La seule polyclinique qui existe dans la localité manque de médicaments et de médecins qualifiés. Du coup, les malades éprouvent d'énormes difficultés à se faire soigner correctement. Les femmes enceintes souffrent le martyre pour accoucher dans cette polyclinique. «Le problème à la polyclinique de Hassi R'mel est qu'il n'y a pas assez de médecins compétents. Les habitants de la commune souffrent du manque de qualification de certains agents de santé», a indiqué un des habitants, avant de souligner que «les médecins que nous recevons dans cette polyclinique ont des connaissances limitées dans leur domaine». Par ailleurs, la plupart des habitants de Hassi R'mel ne bénéficient d'aucune aide de la part des autorités. «Les autorités locales n'ont rien fait pour la commune depuis longtemps», déplorent-ils. «Nous voulons un changement radical dans notre commune», ajoutent-ils. Un marché couvert toujours fermé Cela a été une grande satisfaction pour les habitants de Hassi R'mel quand un marché couvert avait été construit au niveau de leur localité. Malheureusement, cette bâtisse flambant neuf est restée un lieu sans âme, puisqu'elle est toujours fermée pour des raisons que les citoyens ignorent. L'un des objectifs de sa construction était d'abriter des commerces. Le marché hebdomadaire, opérationnel tous les mercredis, n'offre nullement les conditions requises en matière d'hygiène et de propreté pour une saine activité commerciale. Les marchands ainsi que les citoyens réclament l'ouverture du marché couvert afin de mettre fin à l'anarchie qui règne dans un secteur en relation étroite avec l'environnement et la santé du citoyen Les activités sportives mises en veilleuse Le football reste sans conteste le sport le plus populaire, le plus répandu et le plus pratiqué à travers la commune. Des championnats locaux, scolaires et de wilaya sont régulièrement organisés dans plusieurs quartiers. Très souvent, les rencontres entre les grands clubs des quartiers attirent les foules. Aussi, les jeunes de la localité constatent que la municipalité accuse un retard immense dans les installations sportives, qu'elles soient municipales ou non, car les investissements sont globalement loin de répondre aux besoins actuels. «Le sport est un élément majeur de cohésion sociale, de promotion de l'esprit collectif et de solidarité, qui n'est pas contraire à l'idée de compétition. Il doit être mieux pris en compte, sans doute plus fortement à l'avenir en relation avec la métropole», nous a déclaré un sportif de la ville. Les quartiers de la ville dans le noir L'éclairage public, défaillant dans la majorité des quartiers de la ville de Hassi R'mel, est un exemple de l'absence flagrante des autorités locales. En effet, dès la tombée de la nuit, plusieurs quartiers de la ville sont plongés dans le noir. Les habitants rejoignent leurs foyers dans l'obscurité totale. L'absence d'éclairage pénalise toutes les activités de la ville. «Durant la nuit, on ne voit même pas où mettre les pieds. Plus grave encore, on ne peut pas reconnaître les personnes pour distinguer l'intrus du résidant. Pourtant, nous avons demandé aux responsables concernés de restaurer l'éclairage public au niveau de notre cité, mais en vain», nous a déclaré un habitant de la cité des Quatre-chemins. Et d'ajouter : «on a vraiment peur dans le quartier, il faut bien s'armer de courage et d'audace pour sortir et circuler la nuit». Les lampes existantes sont grillées et jamais remplacées, alors qu'à d'autres endroits c'est tout le réseau qui ne fonctionne pas. Les habitants de ces quartiers ont attiré à maintes reprises l'attention des services concernés, mais la situation perdure, sans pour autant susciter la moindre réaction des élus. Les habitants de Hassi R'mel relancent, pour la énième fois, leur appel aux autorités locales afin de prendre en charge leurs problèmes.