Après deux années d'absence, le Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) revient. La 10e édition sera inaugurée aujourd'hui au Palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger. « Notre mission et notre ambition sont de montrer une Algérie résolue à exploiter ses exceptionnels atouts pour s'ouvrir tranquillement et sereinement à l'exaltante aventure du tourisme international », souligne l'Office nationale du tourisme. L'Algérie dispose déjà de deux produits d'appel : le tourisme saharien et celui d'affaires. Le tourisme est considéré par les pouvoirs publics comme l'une des principales activités économiques de substitution aux hydrocarbures dans la perspective de l'après-pétrole. Il n'est, en effet, un secret pour personne que notre économie est caractérisée par une forte dépendance des hydrocarbures, qui représentent environ 40% du PIB, 65% des revenus fiscaux et 98% des exportations. Deux étapes ont été identifiées. L'étape 2008-2015 qui correspond à la phase d'amorçage de la stratégie par la réunion progressive des conditions de développement en termes de pré-requis organisationnels, de mise à niveau, de formation et de perfectionnement des ressources humaines ; l'étape 2015-2025 correspond à la phase de consolidation des actions entreprises dans la construction de la destination Algérie. En termes de fréquentation, 1 741 000 arrivées internationales ont été enregistrées, soit une progression de 6,5% par rapport à 2006, ce qui correspond à un taux de captage d'environ 1% des flux touristiques en Méditerranée. Les principaux pays émetteurs sont la France avec 170 233 arrivées, suivie de l'Espagne (19 748), de l'Italie (16 554), de la Grande-Bretagne (10 837) et de l'Allemagne (10 177). En termes de revenus, les recettes touristiques, bien que modestes, accusent une progression constante en passant de 178,5 millions de dollars en 2004 à 218,9 millions en 2007. Ainsi, le tourisme reste un chantier ouvert. Au-delà de la belle vitrine, du baroud et de la musique autour des stands, le Sitev reste à la recherche d'une vocation. Est-il un salon exclusivement professionnel ou grand public ? S'agit-il de donner un avant-goût d'évasion aux visiteurs pour ensuite retomber dans une léthargie ou une forme de médiocrité ? Est-il toujours question de programmer des « éductours » au profit de la presse étrangère sans réellement avoir des retombées en termes d'image ? Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, a conscience que le chemin de la réussite est encore long. Pour que notre tourisme devienne une locomotive de l'économie, il est nécessaire que les citoyens en soient conscients et convaincus et fassent preuve d'un bon comportement, car de cela dépend la réussite de toute activité. Le ciblage de la clientèle est nécessaire pour y adapter les produits. Il faut tenir compte de la nécessité de varier ces produits pour atteindre un grand éventail de consommateurs internationaux.