Les habitants de la commune des Issers, à 23 km de Boumerdès, n'ont pas encore goûté au «luxe» tant promis par la nouvelle équipe aux commandes de l'APC. Certains affirment n'avoir senti aucune amélioration concernant leurs conditions de vie. Bien au contraire, celles-ci se détériorent de jour en jour en raison des carences signalées dans la plupart des cités résidentielles du centre-ville et les retards pris pour la concrétisation de certains projets de développement. Comble de la gestion, l'APC vient d'être débitée d'office d'un montant qui dépasse les 120 millions de dinars suite aux retards enregistrées pour le payement de quelques entreprises de réalisation. La population locale vit un marasme sans précédent. Aucun projet parmi les sept qui étaient programmés au titre du plan communal du développement de l'année écoulée n'est achevé. Le responsable du service technique de la commune et le premier vice-président justifient ces lenteurs par la complexité des procédures administratives. Selon eux, la plupart des opérations sont en cours de réalisation, citant celle portant réfection de l'éclairage public au chef-lieu dont le taux d'avancement est estimé à 80%. «La nouvelle assemblée a dépensé 700 millions de centimes pour refaire la clôture du siège de l'APC, mais elle n'a rien entrepris pour revêtir les axes routiers qui se trouvent dans un état lamentable», tempête un habitant rencontré devant la salle de cinéma Afrique. Cette infrastructure, gérée par l'APC, est déserté à longueur d'année. Le ministère de la culture a dépensé plus 5 milliards pour sa réhabilitation, mais l'opération était un véritable fiasco.Les bureaux se trouvant à l'entrée, dont un servait de bibliothèque auparavant, sont dans un état déplorable. Idem pour les sanitaires et les espaces extérieurs, jamais entretenus. Hormis cette salle, les jeunes n'ont aucune autre structure où ils pourraient développer leurs talents. Le projet de la bibliothèque communale patine depuis plus de sept ans, alors que la maison de jeunes inaugurée en juillet dernier n'est toujours pas dotée d'équipements nécessaires. Même la crèche communale reste à l'état de chantier, et elle est devenue un lieu de débauche par excellence pour les délinquants, témoigne Bilel, étudiant à l'université de Boumerdès. Il est vrai que les nouveaux élus ont hérité d'une situation catastrophique, mais les efforts qu'ils ont consentis après leur accession à l'hôtel de ville demeurent largement en deçà des attentes de leurs administrés. Le cadre de vie des habitants laisse vraiment à désirer dans tous les quartiers de la localité. Les travaux d'aménagement des ruelles et trottoirs de la partie Ouest de la ville trainent depuis plus de deux ans. «La DUC a dégagé près de 29 milliards pour ce faire, mais l'entreprise engagée n'a pas respecté le cahier des charges et les délais de réalisation», souligne un membre de l'exécutif communal. Les habitants apostrophés se plaignent également de l'absence d'une gare routière et la prolifération du commerce informel près de la station de bus jouxtant la Zaouïa du cheikh Abderrahmane Ettaâlibi. «Cela fait plus d'un an qu'on nous a promis d'attribuer les 40 locaux du nouveau marché de proximité, mais en vain», déplore un vendeur de fruits et légumes rencontré au marché du centre-ville alors qui s'attelait à dégager les eaux pluviales qui ont envahi son étal afin de le rendre accessible aux clients. Ce lieu de négoce qui abrite des dizaines d'étals baigne dans une anarchie indescriptible. Certains commerçants estiment que l'endroit qu'ils occupent devait servir pour la réalisation d'infrastructures d'intérêt public.