La pénurie d'eau perdure depuis des années. La salle de soins du village a été fermée. Les habitants d'Ouled Ameur, au nord-est de Bordj-Menaïel vivent toujours en marge du développement. Cette région qui englobe quatre localités, à savoir Blechala, Guenana, Ouled Aïssa Ben Ali et Draouza, accuse un manque criant en matière d'infrastructures de base. «Nous n'avons rien ici. La plupart d'entre nous vit grâce au travail de la terre et l'élevage bovin et ovin», peste Nassim, un trentenaire qui dit avoir quitté l'école à l'âge de 12 ans pour aider sa famille à surmonter les difficultés de la vie. Cette contrée parait à première vue déserte. On a l'impression qu'elle est abandonnée par les siens au point où il nous a même été très difficile de trouver à qui s'adresser ou qui pourrait nous accompagner pour nous enquérir du vécu de ses habitants. Cela est dû en partie à l'éparpillement des habitations et à la chaleur suffocante de la journée. Premier aléa, les ruelles du village sont dans état de délabrement avancé. Certaines sont jonchées d'ordures ménagères qui se sont accumulées au fil des jours en raison de l'absence d'une décharge contrôlée. Mais ce qui préoccupe le plus les habitants, c'est le problème de la pénurie persistante d'eau potable. Un problème qui les a contraints à se déplacer au chef-lieu de la wilaya à deux reprises pendant cet été pour réclamer trouver des solutions. «Certains villageois n'ont pas d'eau depuis le raccordement de leurs foyers aux réseau d'AEP au début des années 1990», dira Nassim. «Maintenant nous sommes approvisionnés à raison de deux fois par semaine, mais cela reste insuffisant notamment en cette période de chaleur où les besoins en eau sont accrus», souligne encore notre interlocuteur, qui se plaint de la fermeture de la salle de soins du village. L'infrastructure a été réalisée par l'APC sur un terrain privé depuis plus de trois ans pour éviter aux habitants de se déplacer jusqu'au chef-lieu communal pour se soigner. «C'est le propriétaire du terrain qui s'est opposé à son ouverture sous-prétexte qu'il n'a pas été indemnisé par les autorités locales. Celles-ci lui aurait promis de lui octroyer une autre assiette de terrain, mais elles n'ont pas tenu leur promesse», explique un villageois. S'agissant du volet logement, les habitants indiquent qu'aucun d'entre eux n'a bénéficié de l'aide à l'habitat rural. «Le chef de daïra nous a promis de nous simplifier les choses en nous délivrant des actes de propriété qui seront valables uniquement pour la construction d'une habitation dans le cadre du Fonal, mais il n'a pas tenu sa parole et ce malgré la forte demande exprimée pour ce programme», déplore un quadragénaire. Pour ce qui du secteur de la jeunesse, les villageois apostrophés soulignent que leur région ne dispose d'aucune infrastructure en la matière. «Même les aires de jeu qui ne demandent pourtant rien pour leur réalisation sont inexistantes. Parfois ce sont les rues et les espaces de pâturage qui font office de stades», nous dit-on. Les habitants apostrophés ne croient plus à l'amélioration de leurs conditions de vie de sitôt. «Quand ils sont incapables de mettre un terme aux coupures intempestives du courant électriques, l'on ne peut qu'être sceptiques quand à l'aboutissement des projets de gaz de ville, de l'annexe APC, du CEM et autres», conclut un autre villageois affaibli par les péripéties de la vie.