Le souvenir de ton assassinat à cette date du 28 février 1994 pour avoir voulu porter la robe kabyle à la place du hidjab me hantera toute ma vie. Je m'en souviendrai toujours comme si c'était hier. Même la foi n'arrivera pas à effacer en nous cette injustice qui consiste à obliger les citoyens à faire des choses contre leur gré. Cette douleur atroce qui me brûle de l'intérieur comme une braise de feu ne fait que s'amplifier à mesure que le temps passe. Repose en paix, ma fille. Repose en paix Katia, toi qui n'avais même pas 17 ans le jour de ton assassinat pour avoir refusé de te soumettre à leur diktat. Moi qui croyais que ton combat et ton sacrifice ne seront pas vains. Mais hélas cette opération de blanchiment de ceux qui ont les mains tachées de sang, de ceux qui ont comploté pour que l'Algérie sombre dans l'obscurantisme, car ces derniers se retrouvent glorifiés et propulsés aux premières loges à travers cette amnistie générale qui sera une victoire certaine pour toute cette faune de conservateurs, nationalistes et islamistes seulement pour ne pas être inquiétés par leurs statuts en or massif avec pour fonds de commerce la légitimité religieuse ou la légitimité historique qui sont les véritables causes de tous les malheurs et massacres des Algériens depuis 1962 à ce jour. M. Bengana, père de Katia assassinée le 28 février 1994 pour avoir refusé de porter le voile contre sa volonté