L'Office central de lutte contre les biens culturels (OCBC), une branche spéciale de la police française, a déjoué mardi une opération de vente d'une toile de Gustave Courbet volée chez des particuliers en région parisienne en 2004. L'œuvre d'une exceptionnelle valeur artistique, datée de 1869, intitulée Paysage marin sous le ciel d'orage est estimée à 900 000 euros. Elle a été retrouvée à la salle des ventes de l'hôtel Drouot dans le IXe arrondissement de Paris. L'établissement réputé dans le monde entier est éclaboussé pour la première fois par un scandale d'une telle dimension. La descente de police a permis l'arrestation de douze personnes parmi le personnel de l'établissement dont un commissaire-priseur. Cette affaire fait écho de la disparition d'un autre Courbet, patrimoine national algérien intitulé la Biche morte, volé au Musée national Ahmed Zabana le 27 octobre 1985 (Horizons du 30 octobre 1985, El Watan du 2 juillet 2009). Le tableau est resté en immersion totale durant 16 ans. Le 19 décembre 2001, il est mis en vente à la salle de l'hôtel Georges V à Paris sous le titre « La mort du chevreuil ». Ce changement d'identité est un subterfuge classique dans les milieux du grand banditisme spécialisé dans les œuvres d'art. Il permet quelquefois de déjouer les recherches sur la base de listing. La Biche morte est saisi par la police qui la remet aux soins de la direction des musées de France. El Watan a retrouvé la trace de cette toile en juillet dernier au musée d'Orsay. La Biche morte se trouve « en réserve », selon les informations recueillies auprès du personnel après consultation du fichier électronique. Depuis décembre 2001, cette œuvre en détresse attend son retour au Musée national Zabana d'Oran qui en est le propriétaire légitime.