Structure n La brigade centrale de lutte contre le trafic illicite de biens culturels et vols d'objets d'art, affiliée à la direction de la police judiciaire (le noyau s'est constitué en 1997), fut créée fin 1996. «C'est suite, aux 3 grands vols d'importance et de la valeur inestimable des objets ciblés qui se sont déroulés en 1996 en l'occurrence celui perpétré au musée de Guelma où 9 têtes d'une famille impériale romaine (dont celles de Karakala et de Julien Thomas) et de divinité romaine au musée de Skikda (9 têtes en marbre blanc dont la tête de Marcus Orélius empereur romain) et le musée du site archéologique d'Hippone «Annaba» où une fontaine en forme de tête dite le «masque Gorgone» a été dérobée, que la police a décidé à l'instar des autorités concernées de créer «la brigade», explique le commissaire de police Moulaï Achour chef de la brigade et spécialiste dans le domaine des Antiquités. Cette brigade a pour missions : la lutte contre toutes formes d'atteinte au patrimoine culturel (en incluant atteinte à la propriété littéraire et artistique : droits d'auteur) sur tout le territoire national, l'enquête opérationnelle, l'élaboration de stratégie de lutte contre toute forme d'atteinte au patrimoine, vol ou trafic illicite des objets considérés comme biens culturels ainsi que la dégradation et le pillage des sites archéologiques. Elle assure l'orientation et la coordination des enquêtes menées par les services de la police judiciaire au niveau des wilayas et l'élaboration des statistiques et analyses des données. Autre mission inhérente à la brigade et qui du reste est d'une importance primordiale, est celle relative à la sensibilisation, en particulier, des services de police locaux, responsables des musées et tous les acteurs du domaine pour qu'ils arrivent à assimiler l'importance et la valeur pécuniaire, historique et identitaire des objets. D'ailleurs, et dans ce sens, les gens de la brigade (personnel spécialisé en archéologie et objets culturels) ont suivi un stage en France au niveau de l'office central de lutte contre le trafic illicite des biens culturels. En 2006, une vingtaine de cadres ont été formés dont deux cadres de la gendarmerie nationale sur les techniques d'enquête en matière de trafic en plus des séminaires et des conférences. Consciente de l'importance et surtout de la sensibilité de la tâche, la brigade travaille en relation étroite avec plusieurs organismes nationaux et internationaux. C'est le cas avec le ministère de la culture pour l'échange d'informations sur la situation, les conservateurs des musées, les archéologues et les experts de l'agence nationale d'archéologie et protection des sites et monuments historiques (pour expertises) ainsi que les antiquaires au niveau national. Elle travaille en collaboration avec l'organisation internationale de police criminelle (Interpol) pour l'échange de renseignements sur les réseaux criminels et leurs modes opératoires, la recherche au niveau national des œuvres d'art et d'objets d'antiquité, signalés être volés et destinés à l'étranger. Cependant,«la protection du patrimoine n'est pas l'affaire de la police uniquement. C'est la responsabilité de tout le monde et du citoyen avant tous», conclue le commissaire.