Le département d'italien relevant de l'université de Blida figure parmi les rares instituts en Algérie qui forme des licenciés dans cette langue. Ouvert en 1992, grâce à la volonté d'un groupe d'enseignants algériens, en collaboration avec l'ambassade d'Italie en Algérie et le recteur de l'université de Blida de l'époque, ce département, qui a remplacé celui de Bouzaréah (université d'Alger), forme toutefois des licenciés qui peinent à trouver un emploi stable. Une minorité arrive à décrocher une fonction au niveau de l'ambassade d'Italie et son centre culturel, alors que la grande majorité se heurte aux affres du chômage, une fois le diplôme en main. Les offres d'emploi concernant cette spécialité sont souvent insignifiantes. D'autre part, le projet de coopération, lancé dans ce domaine précis, par les autorités italiennes en collaboration avec les ministères algériens des Affaires étrangères et de l'Education nationale est en état de stagnation. Ce projet prévoyait la généralisation de l'enseignement de la langue italienne dans les établissements scolaires algériens, tout en procédant à un large recrutement d'enseignants de cette langue parmi les diplômés des universités de Blida et de Annaba. Quelques collèges et lycées pilotes sont concernés par l'enseignement de l'italien, mais la généralisation de cette langue ne semble pas être pour demain. Selon le chef de département d'italien à l'université de Blida, il y a seulement 3 établissements scolaires à Blida et 19 à l'échelle nationale qui dispensent des cours d'italien depuis 2004. L'Italie, qui est un partenaire privilégié de l'Algérie, ne voit guère se développer sa langue chez nous. Un universitaire qui maîtrise l'italien est pourtant indispensable dans nos PME, car ces dernières sont souvent en relation commerciale avec ce pays. Toutefois, rares sont celles qui recrutent des licenciés en italien, puisque la majorité d'entre elles ignore même que les universités de Blida et de Annaba assurent des formations dans cette langue. Lors d'une visite de travail effectuée au mois de février dernier à Blida, l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giampaolo Cantini, a été sollicité par des industriels, dont le président du CEIMI (Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja) pour que ses services ouvrent une annexe du Centre culturel italien à Blida afin d'assurer des cours d'italien, notamment aux techniciens et ingénieurs travaillant dans des entreprises qui achètent leurs équipements d'Italie. Pourtant, l'université de Blida dispose d'un département de langue italienne depuis 1992 et, paradoxalement, ses sortants trouvent toutes les peines du monde à décrocher un emploi en rapport avec leur profil. Il s'agit sans doute d'un problème de communication et de coordination. Dans le cadre de la licence professionnelle relevant du système LMD, ce département peut aussi proposer des formations à la demande des opérateurs économiques. Pour le moment, la plupart des 300 étudiants du département d'italien de Blida semblent se contenter d'étudier cette langue par « italophilie », sans trop se soucier de l'avenir.