Dix cas de gale ont été enregistrés dans les écoles de la wilaya de Tlemcen au courant de l'année scolaire en cours, selon les services de la médecine scolaire. Les mêmes sources affirment avoir découvert des élèves pouilleux dans des zones déshéritées. « C'est malheureux de le dire, mais cette réalité est le fruit amer de la misère. Honte ou pas, les faits sont là : la gale et les poux rongent nos enfants et il ne faut pas aller loin pour chercher les causes : la vie sociale de nos concitoyens qui s'est dramatiquement dégradée », révèle un médecin. Dans un autre registre, il a été constaté que les enfants scolarisés étudient dans des conditions déplorables. Et même si la direction de l'éducation ne reconnaît que 20 écoles sans chauffage, des informations crédibles ont fait état de 120 établissements scolaires (premier et deuxième paliers) ne disposant pas de chauffage. Et quand on sait que l'hiver, cette année, se caractérise par un froid incisif, on comprend aisément la colère des enseignants et des parents d'élèves. Au-delà des déclarations des responsables, en contradiction avec la réalité des choses, l'on se demande pourquoi les élus de l'APW n'ont pas pensé consacrer une partie du budget de l'équipement - 7 milliards de centimes - aux écoles démunies de la wilaya. Selon le directeur d'une école, « nous dépendons des APC comme chacun le sait, et comme la nôtre est déficitaire, parfois, malgré nous, nous avons recours à la mendicité pour nous procurer du mazout. » Dans un grand nombre d'institutions scolaires, les poêles ne fonctionnent pas. « On a beau interpeller les pouvoirs publics, on nous répond toujours qu'ils n'ont pas d'argent pour les réparer », renchérit un autre directeur. « Ce n'est donc pas étonnant que nos enfants toussent à longueur de journée, pour ne pas parler d'autres symptômes de maladies », conclut un parent d'élève. Et dire que l'argent de la relance économique promettait beaucoup !