De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Selon les statistiques de la direction de l'éducation pour la rentrée scolaire 2008/2009 présentées au cours de la session ordinaire de l'APW de Bouira pour l'adoption du budget primitif, le secteur de l'éducation, qui compte 647 établissements scolaires et qui a accueilli près de 153 600 élèves, dispose de 25 unités de dépistage et de suivi des enfants scolarisés, un chiffre similaire à celui de l'année dernière alors que le nombre d'élèves a augmenté sensiblement, notamment dans le moyen, qui a enregistré une croissance en raison du passage massif à partir des classes primaires de la 5e et de la 6e année. Le rapport fait état de 24 unités fonctionnelles qui prennent en charge quelque 114 840 élèves des différents niveaux. Sans la prestation de ces structures et le type de maladies qui font l'objet de suivi au niveau des établissements scolaires, les chiffres du rapport font état du dépistage de 19 000 cas, dont 11 370 élèves qui avaient bénéficié d'un suivi médical. Selon des responsables d'établissement, les cotisations des parents d'élèves couvrant l'assurance de leurs enfants ne représentent qu'une infime partie par rapport à l'effort consenti par l'Etat dans la prise en charge des élèves. Par ailleurs, un médecin exerçant dans une unité UDS de Bouira a indiqué que le taux relativement important de la carie dentaire chez les enfants scolarisés traduit, avec les nombreux cas de gale et de pédiculoses dépistés, le niveau de développement social et économique de notre pays et donnent un aperçu des étapes qui restent à franchir en matière de promotion de la santé. Pour notre interlocuteur, en dehors des programmes d'éducation sanitaire bucco-dentaire qui sont du ressort du secteur de la santé et celui de l'éducation dans la wilaya, la prise en charge des caries est insuffisante car le chirurgien- dentiste ou le médecin de l'UDS ne font que remettre une ordonnance destinée aux parents de l'enfant où est mentionnée la nécessité d'une consultation spécialisée. Mais, en raison de la pauvreté et du bas niveau de vie, rares sont les parents qui appliquent les prescriptions de ces médecins. Concernant les affections chroniques pour lesquelles le médecin de l'UDS remet un talon mentionnant la nécessité d'une consultation spécialisée, notre interlocuteur déplore le fait de trouver certains élèves traînant une maladie cardiaque ou pulmonaire pendant plusieurs années. Par ailleurs, ce dernier ajoute que, du fait des disparités entre les localités urbaines et les zones rurales en matière de couverture sanitaire en médecins spécialisés et compte tenu de la situation matérielle et sociale des populations, les missions des UDS sont peu efficaces. Et dans la majorité des cas, le travail de dépistage effectué se résume à un simple constat et ne permet pas une prise en charge réelle de l'enfant malade. Sur un autre plan, l'hygiène et la salubrité des établissements scolaires sont des éléments qui influent sur la santé des enfants scolarisés, ce qui veut dire que les écoles doivent disposer de l'eau, de l'évacuation des eaux usées et du chauffage, ainsi que d'un environnement sain afin d'éviter aux élèves de contracter des maladies et des infections, notamment durant l'hiver. Cependant, sur le terrain, alors que les pouvoirs publics sont très occupés par les nouvelles réalisations d'établissements scolaires, dans le but de ramener le nombre d'élèves par division pédagogique au seuil requis par les normes éducatives, il se trouve que les anciens établissements souffrent du manque de travaux d'entretien, notamment pour l'étanchéité et l'assainissement. Certains responsables d'établissement au niveau de Bouira ont indiqué que les travaux qui devaient être pris en charge par les APC durant l'été, sont soit faits tardivement ou mal achevés. D'autres ont déploré que leur école soit délaissée par les autorités communales, et soulignent l'absence des parents d'élèves, du moins pour intervenir et sensibiliser les autorités par rapport à la situation dans laquelle leurs enfants étudient. A ce sujet, des parents ont déclaré que les associations de parents d'élèves au niveau de plusieurs établissements ont gelé leur activité et ne sont pas renouvelées. Elles disposent de comptes bancaires renfloués par les cotisations annuelles des parents, mais ne peuvent pas débloquer d'argent au profit des élèves. Pour l'administration locale et le service de l'académie chargé des associations, aucune association ne peut être autorisée à activer tant qu'il n'y a pas eu de renouvellement des membres de bureau, comme stipulé par la loi. Cela est un autre débat, car à ce jour et alors que le premier trimestre tire à sa fin, des sources proches de la direction de l'éducation indiquent qu'aucune association n'est encore renouvelée.