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Ce que veulent les musulmanes
Le combat de Naomi Wolf. Militante politique et critique sociale, auteur de Give me liberty : a handbook for american revolutionaries
Publié dans El Watan le 11 - 12 - 2009

Quand la caricature prend la place du dialogue, tout le monde souffre, en particulier lorsqu'il s'agit de comprendre les problèmes de femmes qui luttent partout dans le monade pour ne pas être réduites au silence. C'est précisément de cette façon que des blogeurs américains de droite ont récemment déformé le contenu de l'un de mes articles.
J'ai écrit que beaucoup de militantes des pays musulmans tendaient à mettre l'accent sur des questions telles que les crimes d'honneur, les inégalités juridiques et le manque d'accès à l'éducation, et qu'elles exprimaient leur frustration quant à l'obsession des Occidentaux pour les habits des musulmanes, parfois aux dépens de ses préoccupations majeures. J'ai aussi fait observer que nombre de féministes musulmanes défendaient leur façon de s'habiller en termes de nationalisme, d'anti-impérialisme ou de foi. Ces propos ont provoqué en Occident une petite tempête de déformation de ma pensée : « Wolf veut institutionnaliser la burqa », etc. Ce fut démoralisant de voir ce simple appel aux Occidentaux pour qu'ils écoutent les musulmanes, volontairement déformé en une représentation de toutes les musulmanes comme des êtres dociles et sans volonté qui ont besoin d'être sauvées.
J'étais convaincue que les musulmanes devraient avoir le droit de parler pour elles-mêmes, compte tenu des différentes facettes du féminisme musulman que j'ai découvertes durant mes récents voyages, notamment en Jordanie, pays fascinant partagé entre tradition et innovation, qui se développe sous une monarchie tournée vers l'avenir en quête de modernisation et, dans une certaine mesure, de démocratisation. Pour les Occidentaux qui s'inquiètent du fondamentalisme islamique dans le monde arabe, il est certain que la Jordanie est un modèle qui mérite d'être compris, soutenu et avec lequel il faut nouer le dialogue. Les femmes que j'ai rencontrées à Amman ne disaient pas : « S'il vous plaît, dites à l'Occident de nous sauver. » Elles étaient trop occupées à construire leurs propres nouveaux mondes égalitaires et modernistes, avec un imprimatur arabe et souvent islamique. La princesse Rym Ali, belle-soeur de la reine Rania est un exemple frappant. La princesse Rym provoque une avancée considérable de façon plus discrète. Elle m'a rencontrée dans une banlieue verte d'Amman, dans le palais qu'elle partage avec le prince Ali et leurs jeunes enfants.
Ancienne journaliste de CNN, son allure discrète et ses manières diplomatiques trompent sur son courage : elle a capturé le coeur de son mari alors qu'elle faisait un reportage depuis Baghdad, à la veille de l'opération « Choc et effroi » (« shock and awe »), se tenant fermement devant les caméras alors que pleuvaient les bombes. La princesse Rym et le prince Ali ont financé le nouvel Institut des arts cinématographiques de la mer Rouge, conjointement avec l'université de Californie du Sud, qui accueille de brillants jeunes gens venus de tout le Moyen-Orient pour tout apprendre sur le cinéma, se former auprès de maisons de productions cinématographiques internationales et raconter l'histoire de leur région. La princesse Rym a aussi cofondé une nouvelle école de journalisme en Jordanie. Son objectif est de remplacer l'acceptation des journalistes de la « ligne du parti » – même si le parti est sa propre famille élargie – par un angle plus critique. Elle a attiré mon attention sur des films jordaniens sur la subordination des femmes dans le cadre familial et sur le livre poignant de Rana Husseini sur les crimes d'honneur, Murder in the Name of Honor. Son message implicite était que ces examens critiques de l'inégalité des femmes dans le monde arabe sont plus instructifs lorsqu'ils viennent des défenseurs des femmes au sein même de leur culture que les versions superficielles ou à sensation créées en Occident.
Il y a aussi Rana Husseini, un modèle pour les journalistes d'investigation, qui a commencé à renseigner et à enquêter sur les crimes d'honneur dans son journal, The Jordan Times. 5000 femmes seraient victimes, chaque année, de ces crimes, qui sont de plus en plus courants dans les communautés immigrantes à l'étranger. Selon Rana Husseini, une femme peut être assassinée pour avoir « ri à une blague dans la rue, porté du maquillage ou une jupe courte, ou pour avoir été violée par un frère ». Après le lancement de sa série de reportages, elle recevait des menaces de mort quasi-quotidiennes à son bureau, ainsi que des centaines de lettres de soutien de ses lecteurs. Ces courageuses enquêtes, qui incluaient des interviews dans les prisons, ont poussé plusieurs pays musulmans à revoir leurs codes pénaux ; qui plus est, le crime d'honneur est désormais au coeur du débat international. Ces femmes sont exactement le type de leaders que nous devrions tous encourager et soutenir, plutôt que de les ignorer à cause d'une croyance selon laquelle elles ne peuvent exister au Moyen-Orient.
Source : project-syndicat.org


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