La réponse est oui. Car il suffit d'utiliser l'argent que versent annuellement nos caisses d'assurance sociale aux hôpitaux étrangers pour la prise en charge de quelques centaines de nos malades pour soins. A titre d'exemple, nous citerons le cas des 600 chanceux qui bénéficient d'une prise en charge pour aller se faire soigner en France, pour la bagatelle de 60 millions d'euros, soit l'équivalent de 6,48 milliards de dinars, ou encore l'équivalent du salaire de 50 années de travail d'un smicard algérien. Sachant que le salaire annuel des plus grands médecins varie entre 593 000 et 120 000 euros, la bagatelle de 60 millions d'euros que nous devons chaque année aux hôpitaux français nous permettrait de recruter un minimum de 120 des meilleurs spécialistes et les faire travailler dans nos établissements sanitaires. Ainsi, de cette manière, si ces mêmes spécialistes étrangers seraient appelés à travailler 5/7 jours durant 48 semaines par an et prendraient en charge un seul malade par semaine chacun, on aura quelque 5760 patients pris en charge par an, soit une rentabilisation de 960%. Concernant les consultations hautement spécialisées qui n'existent pas d'ailleurs, si chacun de ces mêmes spécialistes auscultait un seul malade par jour, 28 800 patients bénéficieraient de leurs visites. Signalons qu'aux prix pratiqués en France par exemple, ces visites spécialisées coûteraient plus de 3,744 millions d'euros et les hospitalisations plusieurs centaines de millions d'euros. Le plus important que peut nous apporter cette formule de manière quasi gratuite, c'est la formation de nos médecins sur place dans un réel environnement de profession et hisser le niveau de la pratique de la médecine algérienne aux normes du standard international. A ce titre, il y a lieu de préciser que pour des raisons pratiques et obligatoirement nécessaires au fonctionnement des services, chaque spécialiste se doit de se faire entourer d'un minimum de 6 maîtres-assistants, ce qui leur permettrait de se former davantage. Dans cette même logique, ces mêmes étrangers nous formeront quelque 720 spécialistes durant les deux premières années de leur présence dans nos hôpitaux, et les deux autres années qui suivront on aura formé 5040 nouveaux spécialistes et ainsi, dans un délai ne dépassant pas les 6 ans, on aura une véritable armée de spécialistes, dont le nombre dépasserait les 34 560 médecins hautement spécialisés, de quoi subvenir à nos besoins locaux et de la région. Il n'y a rien de sorcier dans cette proposition où tout est clair comme l'eau de roche et il suffirait juste d'une courageuse décision de notre gouvernement. A moins qu'il aille faire valider par un bureau d'études étranger, juste pour dilapider l'argent public, comme le raconte le petit peuple dans sa souffrance.