Le développement du secteur du tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou est confronté à plusieurs contraintes d'ordre administratives, à lesquelles sont soumis les opérateurs privés désireux de lancer des projets d'investissement dans le cadre des mesures prises par les responsables du secteur prévoyant notamment la construction de nouvelles infrastructures touristiques capables d'accueillir estivants et touristes de divers horizons, sachant que la wilaya accuse un déficit énorme en la matière. Les zones d'expansion et sites touristiques (ZEST) créées en 1988 le long des côtes balnéaires des communes de Tigzirt, Azeffoun, Iflissen et Ait Chafâa, qui prévoient la concession d'assiettes foncières au profit des investisseurs pour l'implantation de leurs projets, constituent le point noir de la relance du tourisme balnéaire dans la wilaya. D'une superficie totale de 1973 hectares pour un espace aménageable de 166,34 ha, les lots de terrain que renferment les 8 ZEST relevant des domaines privés de l'Etat, maritime, de l'hydraulique, de l'oued et des propriétés publiques et privées qui demeurent pour la plupart indéterminés. La situation des ZEST reste au stade des études après plus de 25 ans de leur délimitation. Deux études seulement sur 8 sont achevées et approuvées. Il s'agit des ZEST d'Azeffoun et de Sidi Khelifa (Ait Chafâa). Les 6 autres sont en cours d'étude ou carrément non lancées. Pour lancer un investissement, le porteur de projet doit constituer deux dossiers à déposer, l'un au niveau du CALPIREF (Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier) de Tizi Ouzou, et un autre au niveau de l'ANDT (Agence nationale de développement du tourisme) à Alger. Cependant, compte tenu de la nature juridique confuse de ces domaines, l'accès aux lots de terrain est une tâche ardue et l'obtention de la concession d'un terrain relève presque de chimère pour les opérateurs privés. «Sur un cumul de 44 dossiers de demande d'assiettes de terrain à l'intérieur de la ZEST, recensés jusqu'à 2014, 36 ont été déposés et traités au niveau du Calpiref de Tizi Ouzou, alors que 9 demandes ont reçu un arrêté de concession favorable dans un espace non aménageable de la ZEST, au cours de la réunion du Calpiref du 20 mars dernier», nous indique Ghedouchi Rachid, directeur du tourisme et de l'artisanat. Ces dossiers ont été envoyés auprès de l'ANDT pour validation, sachant que l'accord de cet organisme est primordial, ajoute ce responsable. Il va sans dire que l'investissement à l'intérieur des ZEST n'est pas chose aisée tant que la situation des terrains fonciers n'est pas encore définitivement assainie. En dehors de l'investissement à l'intérieur des ZEST, sur 14 projets en cours de réalisation et relevant du secteur privé, seulement 3 sont achevés. Il s'agit de Bungalows implantés à Azeffoun, d'un motel de 60 lits à Sidi Nâamane (Tizi Ouzou) et d'un terrain de camping pilote sur la plage «Le petit paradis», à Ait Chafâa. Sur un autre volet, des projets inscrits dans le cadre du programme sectoriel de développement (PSD) restent au stade des études. L'on citera à titre d'exemple l'aménagement de 5 sites autour du barrage de Taksebt sur une superficie de près de 12 ha qui consiste en la réalisation de constructions légères abritant des aires de jeu pour enfants, des commerces de l'artisanat, des terrains de camping pour les familles et des petits chalets. Aussi, dans le cadre de la valorisation du tourisme de montagne, en vue de créer des lieux de loisirs et de détente pour les visiteurs, des projets restent gelés où l'étude n'est pas lancée, pour ce qui est à titre d'exemple de la réalisation de terrains de camping, de chalets et l'installation de tentes au niveau des massifs forestiers de Mizrana, Ait Chafâa en plus de celui ayant trait à la réhabilitation de la station de Tala Guilef (Boghni). Le schéma directeur d'aménagement touristique de la wilaya, mis en œuvre récemment, prévoit en outre la création de 8 autres plages à Tigzirt et à Azeffoun dans le but de contenir le flux important des estivants qui convoitent ces cités balnéaires.