A Tizi Ouzou, sans doute comme ailleurs, on ne parle de tourisme qu'avec l'arrivée de la saison estivale. Et tout naturellement, c'est tout le secteur du tourisme qui en pâtit. Les espoirs suscités par les différentes annonces qui ont été faites par les ministres qui se sont succédé à la tête du ministère du tourisme se sont évanouis avec le temps. Pourtant, la wilaya de Tizi Ouzou a d'immenses potentialités et peut même alterner entre le tourisme balnéaire, de montagne, voire même cultuel. Ainsi donc, et bien qu'elle dispose d'un foncier touristique important totalisant une superficie de 1973 ha dont uniquement 166 34 ha de superficie aménageable, la wilaya de Tizi Ouzou enregistre un énorme retard en matière d'investissement, et cet important potentiel touristique demeure sous-exploité. Depuis ces quelques dernières années, l'investissement dans le domaine touristique ne compte que 36 projets, tous relevant du secteur privé. Uniquement 13 projets sont en cours de réalisation alors que 23 projets demeurent non lancés à ce jour. Le Calpiref mis à l'index En effet, les demandes d'assiettes foncières déposées à son niveau ont connu des suites pour la majorité défavorables. Parmi 8 dossiers traités en 2011, un seul a obtenu l'avis favorable. En 2012, parmi six dossiers déposés, uniquement trois ont été acceptés, et au cours de l'année dernière, parmi les 14 dossiers, hors zest déposé, un seul et unique dossier a obtenu le visa du Calpiref, alors que sur les 8 dossiers à l'intérieur des zest, aucun dossier n'a été accepté, selon le rapport de la commission investissement, développement, équipement et emploi. Ceci en sachant que l'avis favorable de l'ANDT est obligatoire pour la réalisation de projet à l'intérieur de la zest. Du coup, il est difficile, voire même impossible, d'investir au niveau des ZET qui ne sont pas encore définitivement assainies. Des projets mort-nés Des projets importants annoncés tambour battant sont toujours en stand-by. C'est le cas de la réhabilitation de la station climatique de Tala Guilef, sur le territoire de la commune de Boghni, dont le site intégré au Parc National du Djurdjura. Annoncée par la direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou, la consultation intitulée «Etude pour la réhabilitation de la station Tala Guilef» est au point zéro. Doté d'une autorisation de programme (AP) de 10 000 000 de dinars, le projet est à l'arrêt. La raison invoquée il y plus de trois années déjà : l'avis d'appel d'offres et les trois consultations faites à ce sujet sont restés infructueux. Le ministère de tutelle a été saisi à ce propos par envoi N°1301 du 31 octobre 2013 sur le sort de cette étude. Jusqu'à aujourd'hui, c'est le stand-by. Les bureaux d'études spécialisés dans le domaine des transports par câble, entre autres, ne se sont pas bousculés au portillon. Du coup, la réhabilitation de cette station de haute montagne qui devait booster le tourisme vert et redonner souffle aux infrastructures hôtelières du site de Tala Guilef est restée au point mort. La station de Tala Guilef comprend l'hôtel Al Arz et Iguider intégrés à la station climatique. L'hôtel Al Arz, véritable bijou implanté entre des cèdres millénaires, était classé 2 étoiles et avait une capacité d'accueil de 169 lits en hébergement hôtel (77 chambres et 2 appartements) et 289 lits en extension (51 chambres, 35 duplex et 3 appartements). Seulement, il a été complètement détruit par un acte terroriste perpétré le 20 janvier 1995. El Arz et Iguider totalisent 526 lits. Il est utile de rappeler que la zone d'extension touristique (Zest) de Tala Guilef dans la commune de Boghni, s'étend sur 20 ha du domaine privé de l'Etat. Comme celle de Yakourène sur 220 ha, d'Azrou N'thor et de Tizi Oujaboub qui s'étendent respectivement sur 60 et 10 ha du domaine privé de l'état, son dossier de création a été finalisé et transmis aux services du ministère pour création par voie de décret. un autre projet, des plus importants, en l'occurrence l'étude d'aménagement de quatre Zest de montagne, à savoir celles de Bounouh, Yakouène, Iferhounène et Illitène, projet doté d'une AP de 3 000 000 de dinars, a été gelé par envoi 1037 du 22 septembre 2009 et transmis au ministère pour motif de non-lancement. Quant à celle liée à l'aménagement de six terrains de camping dont quatre (04) balnéaires, un (01) de montagne et un (01) autre au niveau du barrage de Taksebt, la 3e phase est en cours. Ce type d'infrastructure fait cruellement défaut dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une autre étude, celle qui concerne l'aménagement de six (06) Zet à Tigzirt ouest, Plage Feraoun, plage Abechar, Zegzou, Djamaa Nerbat et Blerouna, traîne toujours. Un potentiel ignoré Outre ses potentialités, son histoire, son art, sa culture, ses us et coutumes, la wilaya de Tizi Ouzou d'une façade maritime de 85 km, d'un relief montagneux qui représente 83% de sa superficie, la majestueuse chaîne du Djurdjura qui culmine à 2308 m, véritable bastion naturel, citadelle imprenable qui comprend des sites comme Tala Guilef, Lalla Khedidja, le lac Goulmime, le gouffre de Boussouil, ainsi que la grotte de Machabee et le pic de Azrou N'Thor (sites intégrés dans parc national du Djurdjura classé comme réserve mondiale de biosphère). Seulement ces sites ne bénéficient d'aucune opération de prise en charge. Leur beauté n'est chantée que par les poètes.