L'aménagement urbain au chef-lieu de la commune n'est pas encore lancé. « Les lettres d'engagement ont été remises à la wilaya. Mais, on nous dit, apparemment, qu'il n'y a pas de crédits », déclare le P/APC. Mon plus grand souci, depuis que je suis à la tête de cette commune est l'insécurité. Vous l'aurez remarqué, nous ne disposons d'aucune structure de sécurité, excepté le détachement de la garde communale ». L'homme qui parle ainsi est M. Chafa Ammer, président d'APC de Béni Zmenzer, une commune qui dépend de la daïra de Béni Douala. Alma, le chef-lieu, se situe à 12 km seulement de la ville de Tizi Ouzou. La partie traversée par le chemin de wilaya n°2, sur moins d'un kilomètre, concentre l'essentiel des activités commerciales et les institutions publiques et devient de ce fait très exigüe. Au sommet du chef-lieu, l'ancien siège de la mairie est transformé en campement pour la garde communale. Les services de la commune siégent, désormais, dans ce qui a été le dortoir de l'ex-CEM, au chef-lieu. « L'APC fonctionne grâce aux subventions de l'Etat. Nous n'avons aucune ressource, ce qui nous empêche de prendre en charge, parfois, des opérations en urgence, sur le budget de la commune », déclare le P/APC. L'absence de structures de sécurité a engendré un climat de peur et un sous-développement latent dans la localité. Le vol, les agressions physiques, le commerce informel sont devenus monnaie courante et gagnent de plus en plus de terrain. « En l'espace de quelques années seulement, il y a eu 6 assassinats, dont un seul a été élucidé », regrette le P/APC. En 2005, une femme au foyer a été surprise dans son domicile et poignardée en plein jour. L'on rapporte, également, qu'un jeune de 20 ans a été retrouvé mort à Taourirt, quelques mois plus tard. Il a été tué par balle. La recrudescence de la criminalité inquiète la population. Une autre forme de violence guette les collégiens, les lycéens et les écoliers. Il s'agit de la prolifération de bars clandestins. Dans ce cas, la rue d'Alma n'a rien à apprendre aux enfants quand on retrouve à la place d'un libraire, un dépôt de vin… autorisé ! Par ailleurs, un élu informe que l'ensemble des écoles ont été, par le passé, sujettes à des actes de cambriolage. A l'ombre de cette insécurité, 44 logements OPGI ont été squattés. Une commune pauvre A l'entrée du chef-lieu, une sorte de pompe à mazout, installée dans un local, invite le nouveau visiteur à s'interroger sur la disponibilité du gaz naturel. Ici, on ne sert pas uniquement les automobilistes d'autant en plus, le local n'a rien d'une station-service ! La population comptera encore sur les services de ce pompiste de circonstance. « Le taux de raccordement est au-dessous de la moyenne (45% de pénétration). Nous avons 936 foyers raccordés sur les 2055 inscrits. Mais la mise en service n'intervient toujours pas à cause des oppositions qui bloquent le projet à Tizi N'tlata (Ouadhias). Par ailleurs, les services de la wilaya nous ont promis d'inscrire un avenant pour raccorder les 10 autres villages », indique le maire. Toujours dans le domaine de l'énergie, il semble que la seule chose qui ait réussi à l'administration est l'alimentation des foyers en énergie électrique. Celle-ci, enregistre un taux de 95%. En attendant le branchement des 200 maisons restantes dans la prochaine extension que la DMI compte inscrire. L'eau, est l'autre écueil sur lequel se tarabuste une population estimée à plus de 12 000 h. « On ne reçoit l'eau que 48h par semaine au centre et 24h seulement dans le versant sud de la commune. Nous disposons d'un seul réservoir de 5000 m3 qui alimente, en plus de Béni Zmenzer trois grands villages des communes de Tizi Ouzou et des Ouadhias. A cela, s'ajoute, la vétusté des canalisations. L'APC n'a pu renouveler que 1500 m ». Force est de constater, que des fuites qui durent parfois des mois, selon notre interlocuteur, viennent se greffer à ce lancinant manque d'eau ; la commune ne disposant pas d'agent de maintenance des réseaux AEP. Sur le plan sanitaire, la couverture y est faible selon le président de l'assemblée. Les citoyens attendent toujours la concrétisation de la promesse du wali, faite en 2007. Elle consiste en la promotion du centre de soins de la commune en polyclinique. La commune ne compte que 3 salles de soins, dépourvues d'ambulances, qui fonctionnent une demi-journée seulement. L'aménagement urbain, au chef-lieu de la commune de Béni Zmenzer n'est pas encore lancé. Pourtant, « les lettres d'engagement ont été remises à la wilaya. Mais, on nous dit, apparemment, qu'il n'y a pas de crédits », dit M. Chafa. Pas l'ombre d'un équipement public dans les venelles de cette commune. Le seul abribus est transformé en un point de vente, anarchie oblige. L'éclairage public fait défaut et attise l'insécurité. Les trottoirs sont défoncés et inexistants à certains endroits. Idem pour le système d'évacuation des eaux de pluie. La route qui traverse la localité sur 15 km présente plusieurs anomalies et donc en très mauvais état. En outre, des infrastructures sportives il n'en reste qu'un terrain vague appartenant à un particulier. Ce dernier l'a cédé pour les jeunes de sa localité, mais ne dispose d'aucun équipement. « C'est un terrain vague que nous ne pouvons pas aménager vu sa nature juridique (propriété privée). Son propriétaire veut le vendre à la collectivité, mais la somme n'est pas à la portée de l'APC. Nous avons avisé la DJS pour une aide financière et on attend », déclare M. Chafa. En dehors de quelques maisons de jeunes qui ouvriront prochainement, le transport scolaire assuré tant bien que mal, le raccordement au réseau d'assainissement qui a atteint les 95%, l'APC de Béni Zmenzer, à l'image de toutes les communes au relief abrupt, qui fonctionne avec les subventions publiques, ne peut prétendre à son développement sans l'apport de l'Etat.