Commune enclavée, située à quelque 90 km à l'extrême sud- est de la wilaya de Jijel, Ghebala est une bourgade perchée sur une montagne à relief accidenté, à la nature hostile. Citée souvent comme étant l'une des régions les plus défavorisées de cette wilaya, cette commune de 5 230 habitants, selon les statistiques de 2008, est plus que jamais livrée à un contexte défavorable, pénalisant pour les 25 mechtas qu'elle compte. « La plupart de ces mechtas éparses sont dépourvues de routes, en plus d'être éloignées du chef-lieu de la commune », dira le P/APC que nous avons rencontré dans son bureau lors d'une virée nous ayant conduit dans cette localité, à mille lieues de la civilisation. Notre interlocuteur, qui n'a pas manqué de souligner qu'il n'y a aucune opportunité d'emploi dans cette commune pour résorber un tant soit peu le chômage touchant l'écrasante majorité de la population a toutefois fait remarquer qu'il y a des possibilités d'investissement si « on décide de s'intéresser à la mine de zinc ou à l'exploitation de l'eau des sources de cette région ». Le P/APC, très au fait des problèmes de sa commune, a encore rappelé que « l'agriculture y est rudimentaire et sans aucun rendement », avant d'énumérer les autres soucis relatifs au vécu quotidien des citoyens de cette localité. En plus de l'isolement, les problèmes posés dans cette bourgade sont principalement liés à l'éducation, la santé, le transport scolaire et le chômage, selon le maire. Il va sans dire que la couverture sanitaire de la population reste très aléatoire avec seulement 4 salles de soins et un médecin pour tous les habitants de cette commune. La grande majorité des mechtas sont dépourvues de la moindre infrastructure sanitaire au moment où deux salles de soins sont fermées en raison d'un manque d'encadrement. Dans le secteur de l'éducation, le principal souci demeure l'instabilité du corps enseignant, à cause de l'isolement, relèvera le P/APC, qui ajoute que « cette situation s'est répercutée d'une manière négative sur le rendement scolaire des élèves ». Notons que la population de cette commune est non seulement livrée à la rudesse de la nature de cette région, mais aussi au sous-développement. Ceux parmi les habitants de certaines mechtas qui en ont les moyens ont déjà fui ces conditions de vie inhumaines. L'insécurité liée au terrorisme, dans les années 1990, a également poussé beaucoup d'habitants à partir. Cependant, à l'effet d'endiguer un tant soit peu cet état de misère et de sous-développement qui colle, telle une fatalité, à cette commune, celle-ci a bénéficié d'un certain nombre de projets en matière d'assainissement d'AEP et d'amélioration urbaine. L'inscription d'autres projets, particulièrement ceux relevant du réseau routier, reste le souhait de la population des mechtas enclavées, toujours selon le maire, qui aspire au désenclavement de Beni S'bih par l'aménagement de la route reliant cette mechta à Bordj Ali et Ghebala.