Sous le thème «La qualité, un pari gagnant…Agissons ensemble !», Ouargla a timidement commémoré la Journée du tourisme, la semaine dernière, à la maison de la culture Moufdi Zakaria, dans une ambiance très modeste où les autorités de la wilaya et les représentants du secteur ont brillé par leur absence. Déception Les participants, qui se comptaient sur les doigts d'une main, venaient tous de Touggourt et ses environs. Sérieux, travailleurs, ces derniers ont regretté l'absence des professionnels du tourisme et la présence très faible de visiteurs. «Je suis déçue ! Nous n'avons trouvé personne à qui parler de nos préoccupations», s'exclame Wafa, une artisane en broderie traditionnelle venue de Touggourt. Gênés, les exposants se sentaient de trop quand les employés ont commencé à enlever les affiches publicitaires du mur de la salle d'exposition. Benabdallah Mustapha, grand philatéliste et collectionneur d'objets, outils et pièces de monnaie antiques, n'a pas hésité à exprimer sa colère : «Les autorités ne semblent pas s'intéresser au tourisme spécifique de notre région, il est différent et tout est en voie de disparition, notre patrimoine culturel, historique et naturel, sans oublier nos traditions et nos coutumes qui meurent de jour en jour», dit-il avec amertume. L'exposition a également connu la participation de quelques associations activant dans le tourisme et dans le patrimoine artisanal, telles que Chams Al Badiya, Al Khaïma, et l'association de l'Office communal du tourisme de Aïn Beïda. En plus de l'agence touristique Bouchoucha de Ouargla, plusieurs artisans de la région de Touggourt ont également exposé leurs produits, comme le jeune Benyahia Diaa Edine, Hamra Samra, Ziad Lakhdar et Seraoui Mohamed Lakhdar. Valorisation Une rencontre entre professionnels aurait permis de discuter et d'évoquer les problèmes communs et les opportunités du secteur. Un diagnostic reste à établir pour tenter de trouver des solutions, en mettant en valeur l'énorme potentiel culturel, paysager et touristique qui ne demande qu'à être valorisé. La wilaya souffre du problème de manque d'infrastructures lui permettant d'accueillir les visiteurs en quête du grand désert d'Algérie. Le tourisme peut être concentré dans les zones naturelles qui ne nécessitent pas de grands moyens. L'entretien du patrimoine paysager existant, des monuments historiques et des zones humides s'impose. La conservation de ces atouts, qui constituent un capital touristique précieux mais abandonné, s'avère primordiale. L'organisation de tournois et activités sportives sur sable, tels que les glissades en luge, en ski ou le surf sur les dunes de sable, sont autant d'activités porteuses. Les décideurs et différentes fédérations sportives pourraient penser à des virées en moto, en véhicule 4×4 comme on en voit à Sidi Khouiled et N'gouça depuis quelques années. Des treks à pied ou à dos de chameau, peuvent contribuer à attirer les touristes dans les oasis du nord du Sahara, vu la situation sécuritaire prévalant dans les pays voisins. L'Algérie est devenue une destination très envisageable pour les touristes occidentaux et asiatiques qui vouent une véritable passion au Sahara.