Les constructions illicites érigées au grand jour à la cité des Eucalyptus, sur des terres supposées appartenir à la famille des Benabdelkader, risquent de connaître des lendemains sombres, car, selon le vice-président de l'APC de Constantine, Rafik Boutaghane, une opération de démolition est en cours de préparation et ce n'est qu'une question de jours. Pour cela, il nous déclare : «Nous avons entrepris toutes les démarches administratives nécessaires en collaboration avec les services de la Gendarmerie nationale. Nous avons établi les procès verbaux d'infraction et avisé les concernés par cette mesure avec les mises en demeure prévues par la réglementation en vigueur. Nous avons buté sur quelques difficultés procédurales, c'est ce qui explique le retard dans la gestion de cet épineux dossier, mais, à ce stade, nous avons tout mis en œuvre pour l'application des textes dans toutes leur rigueur à l'effet de démolir ces constructions». En effet, c'est une situation qui remonte à plusieurs années où les acquéreurs, bien qu'ils ne disposent pas de permis de construire, document indispensable pour toute construction, ont quand même entrepris des travaux de construction de bâtisses relativement chères. Il y a lieu de noter que le terrain en question avait appartenu à un colon juif connu sous le nom de Kaouki, et ce n'est qu'après l'indépendance que la famille Benabdelkader a, semble-t-il acquis ces terres. Selon certaines sources bien au fait du dossier au niveau du cadastre, aucune délimitation de la propriété n'existe à ce jour. L'un des riverains nous dit lors de notre visite sur les lieux : «Personnellement, on m'a proposé d'acheter un lot de ces terres, mais j'ai refusé à cause de l'inexistence d'un quelconque document administratif et puis, tout le monde sait que cette partie a été classée en zone orange, donc, il est pratiquement impossible d'avoir un permis de construire». C'est tout dit de cette propriété qui n'a que le nom et qui ne peut que susciter des doutes quant à la véracité d'un acte de propriété légal et c'est ce qui explique la décision des services de l'APC à procéder à la démolition. Malheureusement, cette situation relative aux constructions illicites s'est généralisée et a pris des proportions alarmantes dans la ville. Dans toute cette histoire, l'environnement en prend un sacré coup. Une affaire qui a trop traîné Pour rappel, l'affaire remonte au mois de juin dernier où les services de la commune de Constantine avaient bouclé une enquête sur la construction d'une quarantaine de maisons sur le site connu sous le nom Eucalyptus, sur le versant situé entre le lotissement Belhadj et la route Massinissa. Le maire de Constantine, Seïf-Eddine Rihani, avait déclaré à El Watan que ces maisons ont été construites de manière illicite, puisque les propriétaires de ces terrains ont osé bâtir ces habitations sans avoir le permis de construire. Or ces constructions remontaient bien au début de l'année en cours, mais les responsables de la mairie ont du temporiser jusqu'à l'obtention du feu vert du wali, qui a reçu une copie du dossier, afin de décider de passer à la démolition, bien que la réglementation, qui demeure claire à ce sujet, donne toute l'autorité au maire de décider de la démolition, car il ne s'agit pas de simples maisons, mais bien de grandes villas. Alors l'on est en droit de s'interroger pourquoi avoir décidé de passer par le wali et pourquoi la réaction du premier responsable de la wilaya a pris tout ce temps ? Cette affaire risque de faire révéler au grand jour certaines complicités quand au laisser-aller manifesté par les autorités de la ville. Espérons que ces dernières appliquent la loi dans toute sa rigueur.