Le site est situé sur un terrain glissant. Le maire attend le feu vert du wali pour démolir. Les services de la commune de Constantine ont bouclé voici un mois, une enquête sur la construction d'une quarantaine de maisons sur le site connu sous le nom Eucalyptus, sur le versant situé entre le lotissement Belhadj et la route Massinissa. Selon les informations fournies par le maire de Constantine, Seïf-Eddine Rihani, ces maisons ont été construites de manière illicite, puisque les propriétaires de ses terrains ont osé bâtir ces habitations sans avoir le permis de construire. «Nous avons établi une enquête concernant ce dépassement et nous avons envoyé une copie du dossier au wali, en attendant son feu vert pour démolir ces bâtisses, car ils n'ont aucun droit de lancer ce genre de construction sans avoir l'autorisation. Ces personnes veulent forcer la main de l'Etat en construisant ces maisons pour nous mettre devant le fait accompli. Mais nous ne pouvons pas nous taire sur ce genre de dépassements», a déclaré le maire. Tout a commencé il y a plus de 6 mois, quand les membres de la famille Benabdelkader ont entrepris de vendre dans l'indivision ces terrains, dont la surface totale avoisine les 90 ha. Mais le problème a pris de l'ampleur quand les acheteurs ont entamé la construction de grandes villas sans avoir ni le permis de lotir, ni le permis de construire. Ils ont profité de la position de ces terrains qui se trouvent à côté d'un autre lotissement, dont le propriétaire est l'agence foncière, pour disperser l'attention des autorités locales et empiéter sur le lotissement voisin. D'ailleurs, l'agence foncière de wilaya a réagi à ces faits. «Nous avons déposé une plainte contre certains propriétaires de ces maisons, car ils ont construit leur habitations sur notre terrain qui est déjà vendu à d'autre personnes.» a déclaré Noureddine Boudemegh, directeur de l'agence foncière. Ce même directeur nous apprend que ces terrains sont situés sur un site glissant, désigné par la couleur orange, et ne peut par conséquent supporter des projets de constructions, du moins sans des études approfondies. Des sources de l'APC, qui refusent de s'exprimer à visage découvert, nous ont appris que la mairie a saisi la force publique pour pouvoir régler la situation, et ce pour bénéficier de la protection lors de la démolition. Ceci dit, de nombreuses questions surgissent devant cette affaire qui révèle toute l'inconsistance des collectivités locales quand il s'agit de protéger le patrimoine commun et le foncier en particulier devant les prédateurs : Pourquoi l'APC attend-elle le feu vert du wali pour démolir ces constructions alors qu'elle a toutes les prérogatives pour agir ? Y a-t-il des gens hauts placés impliqués dans cette histoire ? Pourquoi a-t-on attendu 6 mois pour réagir ?