Après une période d'accalmie relative, le torchon brûle de nouveau entre le Pr. Hacène Aïdaoui, doyen de la faculté de médecine de Constantine, et les deux syndicats représentant les professeurs, docents et maîtres-assistants en sciences médicales. L'objet déclaré de cette fronde tourne autour de prises de décisions jugées « arbitraires tout comme la procédure ayant abouti à la désignation du Pr. Hacène Aïdaoui au poste de doyen en remplacement du Pr. Aouati, parti à la retraite. » Celle-ci serait intervenue en porte-à-faux avec la procédure habituellement confortée, selon les frondeurs, par un blanc-seing accordé par les représentants des deux corps montés au front pour déclarer leurs revendications. Portées par écrit à l'attention du premier responsable du secteur, via un courrier daté du 20 décembre 2009, les attaques virulentes incriminant le doyen de la faculté de médecine témoignent du pourrissement du conflit et de l'élargissement de la crise vers un terrain plus sensible que la simple critique liée à une violation de procédure. Entre autres réserves formulées, il lui est reproché « d'avoir transformé la faculté de médecine de Constantine en un gîte pour étudiants expulsés des autres facultés, et ce en dépit des textes règlementaires, et notamment d'avoir pistonné son propre fils âgé de 14 ans pour lui permettre de suivre des études en médecine alors que ce dernier avait obtenu à 13 ans son diplôme avec un 10 de moyenne ». Dans ce réquisitoire, le Pr. Aïdaoui est également invité à s'expliquer sur « l'inscription d'une étudiante non agréée en premier ressort à la faculté de médecine en raison d'une moyenne au-dessous des normes requises mais qui se retrouvera finalement inscrite sur les tablettes de la faculté de médecine après un passage au département des sciences politiques et une année passée en Libye d'où elle est revenue avec un dossier qui lui a ouvert les portes de la 2ème année de médecine ». Les syndicalistes notent le cas litigieux de cet étudiant en chirurgie dentaire « inscrit dans la filière avec la bénédiction du nouveau doyen, et ce en dépit d'une décision d'exclusion définitive prononcée sous la responsabilité de l'ancienne équipe en place qui se serait farouchement opposée à son retour ». Plusieurs cas litigieux évoqués Autre cas de figure cité par les frondeurs, celui de « cette étudiante palestinienne récemment agréée par la nouvelle équipe en place alors que celle-ci avait fait l'objet d'une exclusion de la faculté de médecine de Blida ». Informé des griefs portés à son encontre, le Pr. Aïdaoui qualifiera cette montée au créneau « d'écran de fumée destiné à cacher d'autres desseins que ceux affichés de façon ostentatoire sur la foi d'attaques infondées et diffamatoires ». Et de préciser : « C'est le fait d'un petit groupe de 27 personnes, non représentatives des 500 hospitalo-universitaires répertoriés à notre niveau. Comme on dit, ce sont les marmites vides qui font le plus de bruit. » S'agissant du cas de son fils, titulaire du bac à l'âge de 13 ans avec 11,40 de moyenne, le Pr. Aïdaoui précise que « le président de la République l'avait honoré en 2008 en qualité de plus jeune lauréat au bac et usé de son droit de premier magistrat du pays pour lui accorder à titre exceptionnel le droit d'inscription en médecine ». A propos de l'étudiant en chirurgie dentaire, le Pr. Aïdaoui précisera que ce dernier avait été dans l'obligation d'interrompre ses études pour répondre aux obligations du service civil avant de se plier, une fois son devoir accompli, aux exigences inhérentes aux conditions de reprise de son cursus. Et d'ajouter que « le blanc-seing accordé à l'étudiante palestinienne est le fruit d'une étude pointue diligentée par la commission compétente en la matière qui s'est fondée sur un ensemble de certificats attestant du degré de son niveau et donc de ses droits à postuler, comme n'importe quel autre étudiant dans sa situation, à une inscription dans la filière de chirurgie dentaire ». Dont acte.