Apparemment, la contestation n'est pas près de se dissiper au CHU de Constantine, bien au contraire, chaque jour amène un nouveau conflit, dans un climat qui ne cesse de se détériorer. Les syndicats nationaux des professeurs et docents, et des maîtres-assistants en sciences médicales, (SNPDSM et SNMASM), haussent le ton et menacent même de recourir, dès le 3 mars prochain, à la protestation en gelant les cours et les contrôles. L'objet de la colère des deux syndicats, consigné dans le P.V. de l'assemblée générale tenue le 24 février dernier, concerne la désignation du professeur Aïdaoui au poste de doyen de la faculté de médecine de Constantine. Les deux syndicats reprochent à celui-ci « son manque d'intégrité qui lui a valu un blâme pour mauvaise gestion de son service ». Les syndicalistes dénoncent la gestion actuelle de la faculté de médecine qu'ils qualifient de « mauvaise », déclarant que « ses activités et ses instances sont totalement gelées ». En outre, le professeur Aïdaoui est accusé « de passe-droit et de mépris envers la corporation des hospitalo-universitaires et même de la tutelle » ; selon eux, « il a procédé à l'inscription illégale et irrégulière de son fils en médecine (2e année), sans avoir validé la 1ère année, et avec une moyenne au bac ne lui permettant pas d'ouvrir droit à cette filière ». Joint par téléphone, le professeur Aïdaoui réfutera tout cela, disant que « cet acharnement tient du procès d'intention, tout ce qui m'est imputé n'a aucun fondement et c'est ma nomination en tant que doyen qui dérange, la faculté de médecine a été gérée pendant des années par le même clan qui n'a jamais rien produit, ces syndicats sont manipulés ». Il dira aussi : « les comités pédagogiques fonctionnent parfaitement, le conseil scientifique siège normalement et toutes les commissions travaillent et les P.V. existent. » A propos de son fils, il rétorquera que « c'est un jeune prodige qui a eu son bac à l'age de 13 ans », qu' « il a été autorisé par le président de la République en personne à s'inscrire en médecine », et qu' « il a passé un tronc commun en biologie, ayant eu 14 de moyenne ». En attendant que ce conflit trouve enfin son épilogue, la situation au CHU reste des plus tendues avec notamment l'intrusion impromptue dans ce bras de fer d'un nouveau intervenant, qui n'est autre que le syndicat des hospitalo-universitaires autonomes de Constantine (SHUAC). Ce dernier a, dans un communiqué daté de dimanche, fustigé les deux syndicats précités pour leur opposition à la nomination du doyen de la faculté, c'est dire que le conflit va en perdurant, risquant par là même de peser lourdement sur le fonctionnement de cette institution hospitalière et sur les étudiants.