L'Algérie a arraché, lundi soir à Gênes (Italie), une augmentation de son quota de pêche de thon rouge sur les trois prochaines années, un prélude pour rétablir sa quote-part initiale qui était de 5% du total des captures admissibles (TAC) en Méditerranée et Atlantique Est. Contacté par téléphone par l'APS, le chef de la délégation algérienne participant à la 19ème réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), Kamel Neghli, a précisé que le quota de l'Algérie de thon rouge avait été fixé à 543 tonnes (T) pour 2017 contre 243 T en 2014. Ainsi, le quota de l'Algérie, décidé par les membres de la Cicta à l'issue de leur réunion tenue du 10 au 17 novembre à Gênes, augmentera graduellement pour atteindre 370 T en 2015 et 460 T en 2016 avant d'arriver à 543 T en 2017, a fait savoir M. Neghli qui est le chef de cabinet auprès du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques. "Il a été très difficile d'arracher ce quota", selon M. Neghli qui a observé que de nombreux pays ont obtenu des niveaux d'augmentation "insignifiants" par rapport à l'Algérie. Dans son action de "forcing" qu'elle mène au niveau de cette organisation intergouvernementale pour récupérer son quota d'avant 2010 qui était de 680 T, l'Algérie a eu un "traitement spécial et plus favorable" lors de cette réunion extraordinaire, poursuit-il. Ainsi, outre l'augmentation du quota annuel, le rapport de la Cicta a également maintenu le droit de l'Algérie de recouvrer, à l'avenir, son quota initial d'avant 2010 qui était de 5% du TAC, selon le même responsable. L'autre acquis de l'Algérie est d'avoir passé avec succès l'examen annuel de conformité avec les règles du Comité d'application des mesures de conservation et de gestion de la Cicta (COC), s'est-il réjoui. Ainsi, "aucune action n'a été requise à l'encontre de l'Algérie et ni lettre de préoccupation, ni lettre d'identification n'ont été établies par le COC", a affirmé le même responsable. Entre les enjeux économiques et la préservation de l'environnement L'augmentation de la quote-part algérienne de pêche de ce thonidé a été attribuée dans le cadre du nouveau Total des captures admissible (TAC) qui a été relevé de 20% par an pendant trois ans dans l'Atlantique Est et en Méditerranée. Fixée à 13.500 T pour 2014, l'autorisation de la Cicta passera à 16.142 T en 2015 et 19.296 T en 2016 pour les pays membres. Le quota pour 2017, établi pour l'instant à 23.155 T, sera réexaminé sur la base d'une réévaluation du stock prévue en 2016. "Les travaux de cette réunion ont été très difficiles, en raison notamment de la question épineuse du futur plan de rétablissement des stocks du thon rouge de l'Atlantique Est", note encore M. Neghli. Pris entre les enjeux économiques et la préservation de l'environnement, les 49 membres de la Cicta (47 pays et l'Union européenne) ont mené des négociations "très serrées" du fait de la pression exercée par l'étude du Comité scientifique de cette organisation qui avait annoncé la reconstitution du plus gros stock de thon rouge au monde se situant dans la Méditerranée et l'Atlantique Est. Selon cette étude, le stock de reproducteurs était estimé à 585.000 T en 2013 contre 150.000 T en 2008. Sans préciser si ce stock est reconstitué ou en passe de l'être, les scientifiques de ce comité ont souligné qu'une hausse "progressive et modérée" du quota ne devrait pas remettre en cause le programme de reconstitution prévu sur 15 ans. Victime de la surpêche dans les années 1990-2000, le "thunnus thynnus" a été sauvé par l'établissement, en 2007, d'un quota et de mesures de régulation draconiennes (réduction des flottilles, contrôles…).