Colère des travailleurs de Sonatrach (activité amont) activant dans le champ de Rhourde Nouss. L'annonce par le gouvernement d'annuler le dispositif relatif à la retraite proportionnelle à l'âge de 50 ans a fini par leur donner l'estocade. « Cette décision, impopulaire et injuste, est perçue comme une provocation et met en péril le pacte social », s'emporte la section syndicale de la région de Rhourde Nouss ,dans un communiqué diffusé hier, dont une copie est adressée au secrétaire général du syndicat national de Sonatrach, affilié à la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, gaz et chimie (FNTPGC). L'onde de choc serait plus large. « Dans le secteur des hydrocarbures, la nouvelle est tombée comme la foudre, le désarroi est total, frisant une colère mal contenue ; les travailleurs voient leurs sacrifices consentis mal récompensés ; leurs vœux contrariés », souligne la section syndicale dans le communiqué en question, dont une copie est adressée à notre rédaction. Le gouvernement, rappelle-t-on, avait décidé, lors de la dernière réunion tripartite, d'annuler le dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge, institué par l'ordonnance du 31 mai 1997, qui modifie et complète la loi n°83-12 du 2 juillet 1983 relative au système national de retraite. Explication avancée : équilibrer le budget de la Caisse nationale des retraites déficitaire annuellement de près de 20 milliards de dinars. Les travailleurs, représentés par le collectif de la région de Rhourde Nouss et le conseil syndical, souhaitent « la solidarité de l'ensemble des travailleurs du secteur pour défendre un droit acquis et faire échec à son abrogation projetée ». Pour ce faire, la section syndicale interpelle « vivement » les députés de la nation « à faire obstacle à ce projet », lit-on dans la mission, signée par M. Belaouache. Le cas échéant, ajoute la même source, « ils auront contribué à la dégradation du climat social déjà suffisamment ébranlé ». Plus que jamais, les pétroliers tiennent à leur retraite proportionnelle à l'âge de 50 ans considérée « par la population ouvrière, notamment les ouvriers atteints de maladie grave et chronique » comme « une issue heureuse, car leur état de santé ne leur permet pas d'aller jusqu'à l'âge légal de la retraite ». Convaincus de la justesse de leur revendication, les pétroliers espèrent « une position franche » de la part de leurs représentants syndicaux « pour défendre cette revendication dont la légitimité ne prête à aucune équivoque ». Notons que des copies de ladite correspondance ont été adressées à plusieurs parties, notamment à Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, au président de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, gaz et chimie (FNTPGC), au secrétaire général de la wilaya d'Illizi, au vice-président de l'activité amont et au directeur de production. Toutes nos tentatives de joindre hier le premier responsable de la FNTPGC ont été vaines.