Un grand soulagement chez les travailleurs remplissant les conditions de départ en retraite avant l'âge légal puisque la Caisse nationale de retraite (CNR) vient d'instruire ses structures leur demandant d'informer les travailleurs de cette décision. Ainsi, selon la note référenciée 141/2009, signée par le directeur général de la CNR, dont nous détenons une copie, les travailleurs qui remplissent les conditions pour partir à l'âge de 50 ans avec 32 ans d'activité continueront à bénéficier de cet avantage même après l'intervention de la nouvelle loi. “Les personnes qui remplissent les conditions d'ouverture du droit (âge et durée d'une pension de retraite proportionnelle ou sans conditions d'âge pour 32 ans d'activité avant cette date) continueront à en bénéficier même après son abrogation”, précise le document. En clair, la CNR veut éviter que les personnes concernées par le départ en retraite sans conditions d'âge ne se bousculent dans ses bureaux après l'annonce de la suppression de la retraite anticipée. “Ils ont tout leur temps pour déposer leurs dossiers même après la promulgation de la nouvelle loi”, nous a affirmé un responsable de la CNR de Boumerdès. Ainsi, la mesure de l'abrogation du dispositif de facilitation du départ à la retraite avant l'âge légal, instauré par l'ordonnance n°97/13 du 31/05/1997 décidée récemment par la tripartite, ne concerne en définitive que les travailleurs qui ne réunissent pas les conditions d'ouverture du droit à la retraite à la date de son abrogation. Voilà ce qui met fin au cafouillage et au flou qui a régné juste après la décision de la tripartite. Reste à savoir pourquoi on a mis tout ce temps pour donner ces explications aux travailleurs, alors que ces derniers ne cessaient de s'interroger sur cette décision. Cette mesure avait même provoqué la colère des syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba qui ont observé, la semaine dernière, un sit-in à Rouiba pour exiger sa suppression. Les pouvoirs publics ont décidé d'abandonner cette mesure à cause du coût qu'elle engendre à la CNR. “Depuis son entrée en vigueur en 1997, la retraite anticipée a coûté 400 milliards de dinars”, avait affirmé récemment M. Bourkaïb, lors d'une émission à la radio, et qui a ajouté que son instauration en 1997 était justifiée à l'époque par des considérations économiques.