Le président de la République préside une réunion consacrée au secteur des transports    Wilaya d'Alger: réunion consacrée à la prochaine rentrée scolaire et aux mesures préventives en prévision des saisons d'automne et d'hiver    Fayçal Bousedraya élu nouveau président du Mouvement El Islah    Les clarifications    L'importation des bus ouverte aux transporteurs    L'édition d'Alger promet d'importants acquis pour l'Afrique    Dépassionner les relations entre l'Algérie et la France, condition de la stabilité régionale et du co-développement    Manifestations dans plusieurs capitales du monde pour dénoncer la poursuite de l'agression génocidaire sioniste    Les colons profanent la Mosquée Al-Aqsa    L'occupant marocain expulse deux militantes étrangères des droits humains de la ville de Laâyoune occupée    Décès du journaliste et artiste Khaled Louma la DG de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    9 blessés dans trois accidents en l'espace de 24 heures    Un mort dans le dérapage d'un véhicule à El Matmar    Plus de 250 commerces contrôlés    Nâama : importance majeure accordée à la généralisation du paiement électronique    27e édition de la Semaine nationale du Saint Coran : Belmehdi donne le coup d'envoi du concours éliminatoire    Ouverture samedi à Alger de la 7e édition du Festival culturel national du costume traditionnel    Une délégation de l'APN examine au Guatemala les moyens de renforcer la coopération avec le Parlement centraméricain    L'ONSC organise une rencontre interactive avec les associations à Ain Oussara    Lancement du vol inaugural de Domestic Airlines: jalon essentiel pour l'amélioration de la qualité des services    L'ONU condamne l'attaque de l'armée sioniste contre l'hôpital Nasser à Ghaza    Agressions contre Ghaza: la Ligue arabe dénonce les massacres de l'armée sioniste    Soudan: l'aide humanitaire parvient à une ville en état de siège pour la 1e fois depuis 10 mois    Accidents de la route: 45 morts et 2258 blessés en une semaine    Persistance de la vague de chaleur sur plusieurs wilayas du Nord    La CAF réunit ses 54 associations pour l'atelier inaugural du programme Impact    La route transsaharienne, symbole de l'engagement algérien pour une Afrique intégrée    M'sila: ouverture d'une exposition internationale d'arts plastiques au musée de Boussaâda    Les demi-finales de ce Championnat d'Afrique des Nations, c'est ce soir    Elimination de la sélection A' Madjid Bougherra en évoque les causes…    Cyclisme : Participation d'une sélection à deux prestigieux tours européens    Il y a 4.000 ans, les feuilles de calcul s'écrivaient sur des tablettes d'argile    « Cœur d'amande » de Yasmina Khadra revient en format poche    Un récit d'amour et de résilience    Judo / Mondiaux 2025 des cadets : l'Algérie présente avec quatre athlètes en Bulgarie    Foot: lancement de la formation du 2e groupe pour l'obtention de la licence CAF    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Saïd Sadi : « les berbéristes victimes d'un procès en sorcellerie »
Publié dans El Watan le 11 - 12 - 2014

«Aujourd'hui, le concept des droits de l'homme fait partie du discours quotidien en Algérie. Pourtant, il n y a pas longtemps, la simple évocation de ce sujet était l'objet de dénonciations épiques de la part des forces politiques y compris celles se réclamant du progressisme. Pour ces dernières, les droits de l'homme ont été longtemps été brocardés en tant que valeur « bourgeoise» destinée à distraire les masses populaires des tâches d'édification nationale ; pendant que le pouvoir, qui y voyait une ingérence étrangère, opposait à ce combat l'idée de droit des peuples, les deux notions étant naturellement antinomiques». C'est en ces termes que le Dr Saïd Sadi, ex-président du RCD, a entamé sa conférence sous le thème : «Droits de l'homme et identité : chemins de traverse», qu'il a animée hier mercredi à Tizi Ouzou, à l'occasion de la journée internationale des droits de l'homme (10 décembre).
L'invité de l'association culturelle Amusnaw a rendu hommage à «toute une génération qui a introduit dans le champ politique algérien le thème des droits de l'homme», en dépit, a-t-il précisé, du fait qu'il soit «ignoré ou diabolisé par les pouvoirs algériens.» Sadi estime que la marginalisation des préoccupations de l'être algérien est liée à la « nature des deux dernières occupations subies par les algériens », notamment ottomane et française, où les algériens sont exclus des responsabilités politiques et militaires, expropriés…etc.
Outre ces conditions qui ne facilitent pas la satisfaction des droits, le principal pivot de la création de la première Ligue algérienne des droits de l'homme, soutient que « le refuge dans la religion… ne facilitait pas la promotion de l'individu.»
En remontant l'histoire jusqu'à la période du mouvement national, le conférencier a indiqué que « la littérature du premier quart de siècle dernier donne des indications assez précises de la volonté d'ignorer les aspirations personnelles dans les luttes en faveur de l'émancipation algérienne », combien même les élites du mouvement national étaient inspiré par la révolution française, a-t-il précise.
« Idir El Watani »
L'auteur du livre «Amirouche : Une vie, deux morts, un testament», a lié la notion des droits de l'homme à la lutte pour l'identité. «Excepté la furtive polémique épistolaire entre Imache Amar qui revendiquait la démocratie des villages berbères et Messali qui commençait à se laisser tenté par l'hégémonie arabo-islamique», il n'y a pas eu de débat sérieux concernant la place du citoyen dans la cité algérienne, au sein des partis nationalistes, a-t-il indiqué. Il a fallut attendre la crise berbériste de 49 pour évoquer la question des droits de l'homme, a-t-il ajouté, en donnant l'exemple de la «brochure Idir El Watani», les militants du PPA-MTLD qui débattent pour la première fois des questions autour de l'histoire du pays. « Selon ses réalités et non en fonction du complexe du jacobinisme français ou des incantations dictées par les conjonctures extérieures desquelles Messali attendait des réponses aux problématiques nationales», a-t-il dit.
Cependant, « les réponses inadaptées et violentes» ayant découlées, ont pesé sur le cours de la guerre et grève encore le destin algérien d'aujourd'hui, a-t-il indiqué. « C'est par la revendication identitaire que nous sommes parvenus à nous installer dans un espace politique…», a assuré conférencier, non sans évoquer les anciens militants berbéristes et même Mouloud Mammeri, ayant été isolé et vilipendé par l'hégémonie arabo-islamique, après la parution de son roman «La colline oubliée», en 1953. Selon Sadi, c'est cet élan inspiré de cette phase de l'histoire qui a donné naissance au séminaire de Yakourene, sensé «donner un semblant d'assises politiques et doctrinales à notre mouvement», intervenu après l'explosion d'Avril 1980. Il a estimé en ce sens que cela est comparable au 1er Novembre 54 ayant précédé le congrès de la Soummam, en notant par là une: «singularité algérienne où l'action anticipe la réflexion», en estimant que faute de connaitre l'histoire, pour ainsi dire, «chaque génération devait tout éprouver, tout réinventer.»
L'orateur a parlé ensuite d'un document produit par les jeunes militants berbéristes, lequel, « en dépit des oppositions qui ont, par la suite, déchiré les hommes, aura imprégné la proclamation du 1er Novembre, la plate forme de la Soummam…etc», en ajoutant que «ce rappel d'un texte invitant en 1949 à un débat qui n'a jamais eu lieu, et qui demeure en suspens, mérite d'être revisité en ce 10 décembre, car il vient rappeler à la jeunesse d'aujourd'hui que les vainqueurs d'hier qui sont les tuteurs d'aujourd'hui, ont usé de moyens violents et déloyaux pour imposer ce qu'ils appellent les constantes nationales.»
Saïd Sadi soutient encore que la notion des droits de l'homme a été combattue par le système Oudjdien, contrairement au document de la Soummam ayant consacré ses principes. Cependant, « la plate forme de la Soummam, n'a pas été indemne des anathèmes du courant arabo-islamique», ajoute le conférencier, en citant les «berbéristes victimes d'un procès en sorcellerie.»
Au Maroc, « l'Amazigh est constitutionnellement officialisé au côté de l'Arabe »
Enchaînant les événements, il a rappelle entre autres, ses premiers contacts avec maître Ali Yahia Abdennour lors de la création de la Ligue algérienne des droits de l'homme (1983-1985). En outre, l'orateur a parlé de son engagement avec ses pairs en faveur des droits de l'homme. Il a cité notamment : «Le refus de la presse gauche française en 70 d'inscrire l'Algérie parmi les pays violant les droits de l'homme après leur demande, Le courrier adressé à la Fédération internationale des droits de l'homme pour la création de la Ligue des droits de l'homme, convaincre Amnesty international d'ouvrir une section en Algérie».
Passant en revue l'actualité des droits de l'homme dans le pays, S. Sadi assure que le pouvoir a crée une « foultitude d'organes officiels chargés de veiller aux droits des citoyens » qu'il instrumentalise pour faire diversion sur les reculs des libertés, avant d'observer que: «l'effondrement éthique enregistré par la combat des droits de l'homme est synchrone d'un certain affaissement du combat identitaire». Cela se vérifie, selon l'orateur, par «les comportements individuels, les décisions des pouvoirs publics…», en donnant comme exemple les sub-sahariens, victimes notamment d'animosités, de xénophobie…etc.
S'agissant de l'officialisation de Tamazight, il estime qu'au Maroc, « l'Amazigh est constitutionnellement officialisé au côté de l'Arabe», contrairement à notre pays. Pour l'orateur, ce n'est pas un hasard, puisque dans ce pays, l'on constate «une vigueur sans précédent dans le mouvement pour la défense des droits de l'homme.» Pour faire avancer la question de l'amazighité et des droits de l'homme, le conférencier invite les universitaires de Kabylie, «où a été révélé et mené la lutte pour l'amazighité de mettre à profit cette pause forcée pour procéder à une analyse méthodique de la synergie entretenue par ce combat avec la promotion des droits de l'homme dans le pays.»
Par ailleurs, Saïd Sadi s'est félicité de la tenue de la 9e session du colloque organisé par l'université de Skikda sur Zighout Youcef, et de conclure, qu' «aucune construction nationale ne se réalisera sans ni contre la reconnaissance de ceux qui sont combattus pour une nation plurielle, tolérante et démocratique.»
Notons enfin que la conférence a été précédée par une vente-dédicace de la 4e édition de son livre «Amirouche : Une vie, deux morts, un testament»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.