Lors de l'établissement de la monographie du secteur sanitaire, les participants à l'université d'été sur les maladies émergentes et ré-émergentes se sont rendu compte que les indicateurs démographiques dans notre pays sont en pleine transition. En effet, le schéma général de la nuptialité a connu, ces dernières années, des modifications profondes. Ainsi, on constate un net recul de l'âge des prétendants au mariage qui est, selon les chiffres annoncés, en 2004, de 29 à 30 ans chez la femme et de 31 ans chez l'homme. Ce recul induit incontestablement l'augmentation du nombre de célibataires dans la société algérienne. La proportion de fécondité chez les femmes a diminué considérablement, car on enregistre une moyenne de 2,3 enfants par femme en âge de procréer, contre une moyenne de 8 enfants durant les années 70. Le recours à des contraceptifs a lui aussi augmenté puisque 64% de femmes en âge de procréer utilisent un contraceptif, contre 8% durant les années 70. Par ailleurs, l'espérance de vie du citoyen algérien a augmenté, ce qui implique l'augmentation inéluctable du nombre, assez élevé, de personnes âgées de plus de 60 ans et l'augmentation de celles ayant l'âge d'exercer une activité. Ceci démontre que la population algérienne commence à vieillir, contrairement aux années précédentes où 75% de la population étaient âgés de moins de 25 ans. En ce qui concerne les disparités démographiques, on constate que la mortalité infantile a considérablement baissé à cause de l'amélioration des conditions socioéconomiques du pays et des moyens de prévention et de prise en charge sanitaire. Le taux de mortalité infantile est de 51,1 pour 1 000 nouveau-nés. La mortalité maternelle est de 73 pour 100 000 femmes dans les wilayas du nord et de 200 pour 100 000 femmes dans les wilayas du sud. Concernant la couverture médicale, Oran est au premier rang avec un médecin pour 350 habitants, contrairement aux wilayas de l'intérieur et du sud.