Le FLN bat l'alliance RND-PT, le MSP laisse des plumes et les partis d'opposition s'éclipsent. Les résultats des élections sénatoriales ont conforté le FLN dans sa position de parti majoritaire au niveau des deux chambres du Parlement. L'ex-parti unique a remporté 23 sièges sur les 48 mis en jeu. Au lendemain de ce suffrage indirect, la direction du FLN s'est dite satisfaite des résultats obtenus. « Nous avons réalisé nos objectifs. Nous voulions avoir 23 sièges et nous les avons eus », a déclaré Saïd Bouhedja, chargé de communication du FLN. Pour lui, le vieux parti a réalisé une double victoire : « En plus du fait que nous avons conservé notre majorité, nous avons également sauvé cinq assemblées populaires de wilaya. Nous aurions pu les perdre si les présidents d'APW étaient élus sénateurs. C'est le plus important pour nous. » Mais la plus grande victoire, pour le parti de Abdelaziz Belkhadem, est celle remportée sur l'alliance, qualifiée de contre nature, entre le RND et le PT. « Malgré des alliances illégitimes entre deux idéologies diamétralement opposées, le FLN est sorti gagnant de cette élection », commente encore Saïd Bouhedja. Le deuxième bénéficiaire de ce scrutin est le RND. Même s'il a échoué dans sa tentative de reprendre sa majorité au Sénat, le parti d'Ahmed Ouyahia a toutefois gagné 3 sièges supplémentaires. Avec 20 sièges, il se place confortablement derrière le FLN. « Les résultats de ces sénatoriales sont très positifs. Ils constituent un pas en avant en matière de représentation du parti au sein du Conseil de la nation », estime le RND dans un communiqué rendu public hier. L'avancée du RND s'est faite au détriment de son allié de l'Alliance présidentielle, le MSP. Ce dernier reçoit une véritable gifle : il perd non seulement 8 sièges, mais aussi son groupe parlementaire au niveau du Sénat. Le MSP s'est contenté, à l'issue du scrutin du 29 décembre dernier, de 2 sièges. Un net recul. La crise interne qui a secoué la formation de Bouguerra Soltani a, sans nul doute, contribué à cette défaite cinglante. Cela même si la direction du parti ne voit aucune relation entre cet échec et la crise. « Le résultat ne nous a pas surpris. Nous étions minoritaires dans toutes les wilayas », estime Mohamed Djemâa, chargé de la communication au MSP. Selon lui, « la crise qui a divisé le parti n'a eu aucune influence sur les résultats finaux de cette élection ». L'autre fait marquant de ces sénatoriales est le net recul des partis de l'opposition. A commencer par le RCD, qui n'a obtenu qu'un seul siège (à Tizi Ouzou) sur les trois qu'il convoitait. Le parti de Saïd Sadi a perdu dans les wilayas de Béjaïa et de Ghardaïa, où il a également présenté des candidats. Le FNA a présenté des candidats dans une quarantaine de wilayas, mais n'a pas créé la surprise en ne réussissant à placer dans la chambre haute qu'un seul sénateur. Ces résultats devraient secouer l'opposition qui, malgré les difficultés, doit revoir sa stratégie et tenter de se redéployer en prévision des élections législatives et locales de 2012. Car c'est en ayant plus d'élus dans les assemblées locales que les partis d'opposition peuvent prétendre à des résultats probants dans ce genre de scrutin. A moins qu'ils se plaisent dans ce rôle de figurant, dans une assemblée dominée par les partis du pouvoir, les responsables de l'opposition doivent réfléchir, dès aujourd'hui, aux moyens qui peuvent leur permettre de réaliser un vrai sursaut.