L'association que préside Mme Yasmina Taya Ouzrout a 12 ans. Aujourd'hui, elle jouit d'un siège au sein de la Fédération mondiale des femmes chefs d'entreprise, comme elle est à la tête de la Fédération des femmes d'affaires maghrébines. L'environnement économique actuel est-il favorable à l'émergence des entreprises privées concurrentielles ? La lutte sera ardue et difficile. Mais je pense que les entreprises algériennes peuvent s'insérer dans une dynamique de relance économique, pour peu qu'elles sachent s'adapter à la nouvelle donne. Au vu des ressources dont nous disposons aussi bien humaines que naturelles et tenant compte des opportunités offertes, je pense que l'Algérie peut jouer son rôle dans la région et dans un contexte globalisé. Ce ne sera pas une mince affaire. Ainsi, les entreprises algériennes, même fragilisées, se doivent de s'adapter à la nouvelle situation. Vous avez soulevé, lors de votre intervention à l'ouverture des travaux de la 11e session de la tripartite, que si on ne met pas en urgence des mécanismes adéquats, l'économie nationale n'arrivera jamais à faire face à cette déferlante induite par l'ouverture de l'Algérie sur l'économie de marché. Quels sont ces mécanismes dont vous parlez ? Il s'agit surtout de cette initiative de réalisation d'un pacte national économique et social qui ne devra pas être conçu en tant que mécanisme statique. Il devra impliquer aussi son adaptation aux mutations qui ne manqueront pas d'intervenir dans l'avenir. A mon sens, il faudra que les différentes parties prennent conscience du poids des enjeux. L'Algérie ne peut pas être présente dans une économie globalisée s'il n'y a pas une concertation, une stabilité et une entente pour une réelle relance. Est-ce que cela veut dire que les réformes entreprises par le gouvernement ne vont pas dans ce sens ? Les réformes vont dans ce sens. Même si, je le répète, les entreprises algériennes sont fragilisées à la fois par 10 ans de terrorisme, l'ajustement structurel et le passage d'une économie dirigée à une économie libérale. Tout cela donc place l'entreprise algérienne en avant-plan d'abord, mais lui fait, par ailleurs, assumer un rôle très important, notamment celui de créer des richesses et de contribuer à la croissance économique réelle, induite par la productivité. Avez-vous pu arracher des choses concrètes au gouvernement ? Au cours de cette tripartite, personne des différentes parties n'a parlé de son intérêt étroit. Nous avons considéré que l'intérêt suprême de la nation était au-dessus de tout. Nous avons été, il y a quelques jours, au 8e round de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. Nous savons qu'est-ce que cela a comme consonance pour les entreprises. Il y va de l'intérêt général du pays. Qu'attendez-vous du gouvernement ? Plus de concertation, même si cela a été établi. Car nous allons nous rencontrer une fois par mois. Et nous allons entretenir un dialogue franc.