Au premier jour de leur action de protestation qui s'inscrit dans la durée, le docteur Youcefi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), est persuadé que, dans les prochains jours, ce taux sera plus important. « Les médecins, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, ont pris conscience qu'ils ne peuvent arracher leurs droits qu'à travers une mobilisation et certains sacrifices. Après une année de négociations, nous n'avons abouti à aucun résultat palpable », a regretté notre interlocuteur qui interpelle, à cet effet, le Premier ministre ainsi que le premier magistrat du pays afin qu'ils prennent en charge leurs préoccupations. « Nous sommes en grève et nous n'avons pas l'intention de la geler de sitôt, alors aux pouvoirs publics d'assumer leurq responsabilités car à travers cette crise, c'est le malade en premier lieu qui est touché et paralysé », a tonné le Dr Youcefi. Hier, lors de notre tournée dans certains établissements publics de santé de proximité (EPSP) et dans quelques établissements publics hospitaliers dans la capitale, nous avons constaté que le mouvement était largement suivi. Désorientés, les malades ne comprenaient pas le sens de cette grève ni le silence des pouvoirs publics. « Je suis venu à deux reprises cette semaine pour faire vacciner mon enfant de huit mois et à chaque fois on me dit ''nous sommes en grève''. Que dois-je faire ? Pourquoi nos dirigeants ne veulent-ils pas résoudre les problèmes de ces médecins ? », a pesté un malheureux citoyen. Ce cri de détresse est lancé par bon nombre de malades. Ces derniers se sont rabattus sur l'hôpital Debaghine (ex-Maillot) dans l'espoir d'être pris en charge par les médecins assurant le service minimum au niveau des urgences. Si les spécialistes affiliés au SNPSSP ont entamé, hier, leur action de protestation, ceux du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) sont à leur deuxième semaine de grève ouverte. Le docteur Merabet, porte-parole de cette organisation, s'est dit très satisfait du niveau de mobilisation enregistré régulièrement à travers les différentes wilayas à des taux constants largement au-dessus des 80% comme moyenne nationale. « En dépit des entraves, de l'intimidation et de toutes sortes de manipulations opposées par l'administration de tutelle pour casser la grève et ébranler la cohésion des praticiens de santé publique, ces derniers ont suivi le mot d'ordre de grève », a souligné le Dr Merabet, qui déplore l'attitude des pouvoirs publics qui ont déterré des « syndicats-cadavres » pour casser le mouvement de contestation. « Face à la résistance, au refus des praticiens de la stratégie du fait accompli adoptée par le ministère de la Santé dans le traitement du statut particulier, des porte-voix, à la solde de la tutelle, s'interposent en relais pour dire leur appréciation sur un travail, une bataille pour la dignité du médecin, du chirurgien dentiste et du pharmacien que seul le SNPSP est en train de mener », observe le Dr Merabet. Ce dernier est plus que jamais convaincu du choix de la protestation pour arracher les droits légitimes de l'ensemble des praticiens. Le SNPSP organise en parallèle des sit-in de protestation devant les directions de la santé des wilayas à travers tout le territoire national, et ce, chaque mercredi, avec remise de la plateforme de revendications ainsi que la tenue d'assemblées générales locales des adhérents du syndicat afin d'entériner, par voie de vote, des propositions d'actions à soumettre aux travaux du conseil national prévu le 14 de ce mois. Pour sa part, le ministère de tutelle a pris juste acte du débrayage !