Après une grève illimitée de 47 jours, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a finalement décidé de suspendre son mouvement. La décision de reprise de service a été prise mercredi dernier à l'issue de la dernière tripartite (SNPSSP, ministère de la Santé et ministère du Travail). En effet, un accord sur la suspension du mouvement de débrayage a été signé entre les parties concernées. Le docteur Youcefi, président du SNPSSP, a affirmé, au cours d'une conférence de presse animée hier, que cet accord est intervenu après que les départements ministériels concernés eurent accédé pratiquement aux revendications de la corporation. “Le syndicat est satisfait à 75 % de l'accord. Les 8 points inscrits dans l'accord du 14 mai 2002 seront pris en charge par les pouvoirs publics”, a lancé le représentant du syndicat. Avant de s'étaler sur le contenu de l'accord, le président du SNPSSP a dressé un bilan du mouvement de protestation qui a débuté en février dernier et repris en septembre dernier. “Cette grève est une grande victoire pour les praticiens spécialistes. Elle a restitué la dignité aux spécialistes qui étaient mis à l'écart et marginalisés dans le système de santé”, a indiqué le docteur Youcefi, qui a ajouté que “cette grève a confirmé que notre syndicat est le plus important dans la santé”. Au passage, il n'a pas manqué de clouer au pilori le Syndicat des maîtres assistants, notamment sa dernière sortie médiatique. Il a qualifié le communiqué de ce syndicat de mensonger et de diffamatoire. Le conférencier est revenu ensuite sur le contenu de l'accord signé. Celui-ci se base, dit-on, sur les 8 points contenus dans l'accord du 14 mai 2002. Le représentant des praticiens spécialistes annonce à cet effet que 6 points, qui relèvent des compétences du ministère de la Santé, sont en voie de concrétisation. L'on cite, entre autres, l'application du statut des établissements de santé publique et la participation des spécialistes aux conseils scientifiques et aux comités nationaux. Le statut du praticien spécialiste sera aussi revalorisé avec le retour aux trois grades abrogés en 1993. Le ministère du Travail s'est engagé, pour sa part, à réévaluer l'indemnité d'encadrement de telle sorte que l'écart entre les hospitalo-universitaires et les spécialistes de la santé publique, qui est de 70%, sera réduit à 25% et même à 10%. Le président du syndicat a annoncé que l'accord en question a prévu des dispositions transitoires, lesquelles dispositions permettront aux anciens spécialistes et âgés de bénéficier de ces acquis. À noter enfin que l'arrêt définitif et officiel de la grève sera décidé dans un mois, lors de la prochaine assemblée générale du syndicat. R. H.