Seize mille six cent trente quatre enfants ont été victimes d'accidents domestiques en 2009 à Oran, soit une moyenne de 1400 cas par mois, a-t-on appris, lundi, de la direction de la santé et de la population de la wilaya. Les différentes structures sanitaires de la wilaya ont enregistré quotidiennement, durant la période considérée, des victimes de ce genre d'accidents dont le nombre ne cesse de croître d'une année à une autre, a-t-on indiqué. Les Etablissement hospitaliers de proximité (EPHP) ont accueilli, en 2009, pas moins de 8686 cas, les CHU 4063 cas et le reste est réparti entre les autres structures sanitaires, dont notamment l'EHS de pédiatrie de Canastel. Selon une pédiatre au sein de cet EHS, les accidents domestiques sont désormais catalogués comme étant des « fléaux sanitaires », provoquant, ces dernières années, des cas d'infirmité chez l'enfant ou des maladies dont le traitement s'inscrit dans le temps. En ce qui concerne les types d'accidents, les chutes arrivent en premier lieu avec 35 % des cas, suivies des blessures par des objets contondants (13 %) et les brûlures graves de la peau (12 %), a-t-on souligné à la direction de la santé. Les accidents domestiques résultant de l'utilisation de produits pyrotechniques à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui et les lancers de pierres sont les autres cas d'accidents pouvant engendrer des handicaps. L'EHS d'Oran, spécialisé en ophtalmologie, a pris en charge, durant la même période, 541 cas liés à ces deux causes, selon les statistiques fournies par sa direction. La majorité des incidents, enregistrés au cours de l'année écoulée, ont touché des enfants âgés entre 10 et 15 ans, soit une moyenne de 36 % du nombre total de cas enregistrés. Les garçons sont les plus exposés à des accidents domestiques avec 57 %, a souligné la responsable de la prévention à la direction de la santé et de la population, qui a appelé les parents à plus de prudence et de sensibilisation et en particulier ceux qui laissent leurs enfants seuls à la maison ou dans les voitures. Les actions de sensibilisation organisées par la direction de la santé, dans le cadre de la semaine de prévention, qui se tient chaque année en collaboration avec l'APC d'Oran et des associations, s'avèrent « insuffisantes en l'absence d'une stratégie préventive associant toutes les parties concernées dans le domaine de la protection des enfants, la société civile, les sections d'alphabétisation et les mosquées », a indiqué une chercheuse en sociologie du Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran. Parmi les causes de ces accidents domestiques, un médecin praticien au CHU Oran a cité le milieu immédiat de l'enfant, précisant que ce dernier est souvent la victime de sa curiosité et son désir de se comparer aux adultes en absorbant des médicaments ou en ingurgitant des objets étranges. Cela oblige les parents à prendre des mesures préventives pour réduire ces accidents domestiques, selon un spécialiste en psychologie, qui a rappelé que certains jeux d'enfants commercialisés constituent une menace pour la santé des enfants.