Répondant à l'appel du CNES, section de Tizi Ouzou (Cnesto), les protestataires ont été astreints à tenir leur sit-in à quelques centaines de mètres du portail de l'institution. «Au départ, le service d'ordre (très nombreux et visible) nous avait interdit de nous rassembler. Plus tard, le ministère nous a demandé de déléguer cinq personnes pour dialoguer et on nous a permis de rester sur les lieux», informe une enseignante gréviste. «Non, stop ! Basta à la bureaucratisation de la pédagogie de la recherche au mépris de l'enseignement», «Enseignant universitaire : 47 000 DA de salaire – 25 000 DA de location = 22 000 DA de salaire de misère» ou encore «Pas de promesses, on veut des solutions», ces slogans portés par les contestataires rendent compte de leurs revendications essentielles. «Il y a d'abord le problème de logements. Depuis 2001 aucune unité n'a été livrée. Les projets programmés en 2006 ne répondent qu'à hauteur de 40% de la demande réelle à Tizi Ouzou. Pour un enseignant, le logement est un outil de travail. Il y a aussi les problèmes liés aux infrastructures et au fonctionnement de l'université. En plus, la place de l'enseignant a été dévoyée, bafouée. Ajouter à cela les problèmes du statut et la dévalorisation du diplôme de doctorat ès-sciences. On sait que la tutelle prépare une autre injustice avec le nouveau classement, où il est prévu trois paliers pour le professeur», résume Samy Hanni, coordinateur du Cnesto. Ce dernier revendique aussi «la mise en place et l'activation de comités techniques au sein des universités. Il faut imposer une limitation des mandats des responsables». Durant la même journée, deux autres rassemblements ont eu lieu simultanément. Le premier – lourdement réprimé par les forces de l'ordre (les meneurs ont été malmenés par les policiers – était le fait des étudiants de la faculté des langues Alger 2. Une cinquantaine de jeunes étudiants en troisième année, revendiquent l'ouverture de nouveaux postes en mastère. «Ils ont ouvert 60 postes pour une promotion qui compte 400 étudiants. C'est largement insuffisant», peste une étudiante. Les derniers contestataires étaient venus de loin. Plusieurs dizaines d'étudiants en sciences politiques de l'université Hasnaoua de Tizi Ouzou ont tenu un sit-in pour revendiquer la valorisation de leurs diplômes : «On veut que notre diplôme soit reconnu par la Fonction publique. Que la moyenne d'adhésion à la spécialité soit rehaussée. On demande instamment la revalorisation de notre diplôme», explique un délégué, qui affirme que leur faculté est fermée depuis trois mois. «On n'a eu ni cours ni examens. Il faut que cela cesse.»