Les étudiants de l'ancien système d'études de l'université de Bab Ezzouar étaient toujours en grève hier, un mouvement de protestation lancé depuis mercredi. Ils maintiennent fermés les portails d'accès des enseignants et des professeurs, de l'administration et du rectorat. Les protestataires revendiquent la suppression du décret présidentiel n°10-315, paru dans le Journal officiel du 15 décembre 2010. Alors que les portails d'entrée des véhicules des enseignants et de l'administration sont fermés depuis mercredi, les portes d'accès des étudiants sont restées ouvertes. Les étudiants en grève ne décolèrent pas. Ils sont convaincus de la légitimité de leurs revendications. Le mot d'ordre «grève illimitée» est maintenu jusqu'à nouvel ordre. A l'origine du mouvement contestataire, la promulgation au Journal officiel en date du 15 décembre 2010 du décret présidentiel n°10-315 du 13 décembre 2010, modifiant et complétant le décret présidentiel n° 07-304 du 27 septembre 2007. Toutefois, les délégués des étudiants grévistes soulignent «l'absurdité de l'actuel décret, puisqu'il ne modifie ni complète le décret le précédant, car jamais appliqué». La charte des revendications stipule «le maintien du titre du diplôme d'ingéniorat d'Etat pour les étudiants de l'ancien système, l'équivalence du diplôme d'ingéniorat d'Etat avec le diplôme du mastère (bac+5) en référence aux conseils scientifiques des différentes facultés et l'équivalence du diplôme DES (bac+4) avec inscription des étudiants possédant le DES en deuxième année mastère». Dans le même sillage, les grévistes demandent «l'équivalence du diplôme DES (bac+4) et post graduation avec le diplôme de mastère (bac +5)». Ils demandent également «l'équivalence du diplôme de magistère avec la 2e année de l'école doctorale du système LMD», tout en précisant que «les étudiants auront le choix de continuer dans l'ancien système ou de s'inscrire en 3e année de l'école doctorale». Dans la même liste des revendications, les contestataires, qui soulignent que leur mouvement est pacifique, demandent «l'équivalence de la grille de la Fonction publique avec toutes les équivalences revendiquées et ce, avant le décret n°07-304 du 29 septembre 2007, plus précisément celui relatif à l'ingénieur ou au mastère, et qui seront répertoriées dans la catégorie 16». Les étudiants en grève estiment d'autre part que «le choix est donné aux étudiants de l'ancien système pour l'accès aux écoles doctorales ou aux concours de magistère à partir de bac+5, et cela avec l'ouverture de nouveaux postes au magistère». Ils exigent «la séparation de l'examen aux écoles doctorales de l'ingéniorat par rapport au mastère (bac+5) et ce, selon un système de quota qui dépendra du nombre de postulants dans les deux systèmes, ancien et LMD». A ce propos, ils ajoutent que «les conditions d'accès seront régies par concours ouverts à tout étudiant détenant un ingéniorat». Le ministère veut imposer le système LMD Les étudiants grévistes, au nombre de 3050, ont adressé des courriers au ministère de tutelle et au recteur de l'USTHB. «L'ensemble des étudiants de l'ancien système de différentes universités ont approuvé la Charte de revendications», a indiqué un délégué, étudiant en biologie. Estimant que «le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique cherche à imposer coûte que coûte le système LMD», les étudiants en grève disent maintenir la protesta, «pour que leur avenir ne soit pas compromis». Par ailleurs, les étudiants regrettent la non-solidarité de leurs professeurs et enseignants avec leur mouvement. «En 2005, lorsque les enseignants étaient en débrayage pour l'augmentation de leurs salaires, les étudiants étaient solidaires avec eux».