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«L'art algérien n'existe pas encore»
Publié dans El Watan le 28 - 03 - 2015

Qu'est-ce qui vous a amené a créer le collectif d'artistes visuels Fen'Art ?
Bien avant la création du collectif qui a le statut d'une association, nous avons passé beaucoup de temps à discuter, à échanger dans le but de faire connaissance sur un plan essentiellement artistique. De ces débats a émergé le constat suivant : vu la longue expérience professionnelle et la richesse de chaque artiste du groupe, la situation était propice pour porter un projet en commun.
Celui-ci consistait en la création d'un réseau d'artistes de la diaspora algérienne vivant en France. Nous voulions promouvoir une dynamique dans le paysage artistique français et européen, et entretenir notre mémoire ainsi que celle du patrimoine artistique algérien.
Quelle est la philosophie artistique et autre qui sous-tend cette initiative ?
Pour illustrer la philosophie de notre collectif, je citerai le fameux proverbe : «ce sont les petites rivières qui font de grands fleuves…» Cette maxime traduit parfaitement l'ambition des membres de Fen'Arts pour s'organiser, créer une synergie, favoriser la réflexion autour de l'art dans le but de donner à nos créations de la visibilité au sein des différents espaces publics.
Ce groupement d'artistes est aussi l'occasion de promouvoir une solidarité professionnelle entre pairs. C'est à ce niveau que se situe le dimension humaine et solidaire de notre groupe. Lorsque, par exemple, un artiste expose, nous le soutenons dans sa dynamique. Le rassemblement autour d'une structure associative permet aux artistes d'exister sur le plan artistique. C'est en quelque sorte un sésame.
«RéZolution» est la première exposition organisée par le collectif Fen'Arts. Quels sont ses objectifs ?
Cette exposition marque l'acte de naissance de Fen'Arts et nous permet de nous présenter aux publics et aux médias afin de faire découvrir nos œuvres.
C'est aussi l'occasion de rencontrer des artistes qui pensent que le devoir de mémoire se concrétise et s'exprime à travers l'art. Nous nourrissons également l'ambition de promouvoir et de favoriser des échanges et des partenariats avec des organisations et des associations afin de mener des projets en commun. La création, à moyen terme, d'un réseau d'artistes entre les deux rives est l'un de nos projets.
Quelles sont les raisons qui ont présidé au choix du titre de l'expo qui n'est pas représentatif de l'ensemble des œuvres exposées ?
Le titre d'une exposition relève d'un choix subjectif. Celui-ci a été choisi en raison essentiellement du jeu de mots qu'il suggère : «Rezo», en référence au mot «réseau», qui suggère l'idée d'un ensemble, d'un groupe, et «résolution» qui exprime l'idée d'un nouveau départ, d'un changement dans notre parcours à venir. Le titre n'a, en effet, aucun lien avec les œuvres exposées car il ne s'agit pas d'une exposition thématique. Chaque artiste est libre d'exposer les œuvres de son choix.
L'exposition met en évidence une multiplicité de démarches artistiques et de supports matériels. Que signifie cette dimension éclectique ?
Les œuvres des douze artistes qui exposent montrent, en effet, une diversité tant sur le plan artistique : dessin graphique, installations, peinture, vidéo, photographie, que sur le plan thématique. Nous sommes différents, notamment dans les moyens d'expression artistique, mais nous sommes également complémentaires.
Certains artistes inscrivent leur travail dans une dimension d'engagement, d'art engagé. La figure de l'humain qui est au centre des questionnements à la fois philosophiques, éthiques, politiques et plastiques de ces pratiques artistiques est le point commun qui fédère les artistes exposants. Et le fil conducteur subjectif de cette exposition est la question de la «Mémoire».
Quelle est la (ou les) problématique(s) que cette exposition se propose de soumettre à la réflexion des visiteurs ?
Les expressions, les questions, les sujets, les interrogations que nous exprimons à travers ces multiples supports sont un cri de révolte. Ils témoignent du conditionnement humain dans un environnement passé, présent et futur. Je livre là ma propre lecture, étant donné que je connais l'esprit du travail de chaque artiste qui expose.
Quel peut être l'apport de ce rassemblement d'artistes plasticiens pour l'art algérien ?
Il est préférable de parler des artistes algériens, car ils sont actifs et bien réels. L'art algérien n'existe pas encore. Il est en perpétuelle construction. Les institutions artistiques dignes de ce nom qui devraient être un relais pour donner aux artistes algériens de la légitimité et des moyens pour exercer leur art n'existent pas non plus. Mon constat est sans doute sévère, mais la précarité dans laquelle vivent les artistes en Algérie résume bien la situation. L'un de nos objectifs, dans un avenir proche, est d'établir des liens avec les artistes vivant en Algérie afin de favoriser l'échange et d'impulser des projets d'expositions en commun.
Quelles sont les difficultés rencontrées par le collectif ?
L'un des problèmes important de Fen'Arts concerne l'aspect financier. Pour l'instant, les activités du collectif sont financées par les cotisations des membres fondateurs et des adhérents qui sont au nombre de vingt. L'entraide et la solidarité permettent au collectif de réaliser ses objectifs. Pour illustrer mon propos, je citerai l'aide précieuse dont nous avons bénéficiée d'un ami de Fen'Arts. Son action généreuse qui a consisté à réaliser des flyers et des affiches a aidé le collectif à communiquer autour de cet événement.
Fen'Art rend un hommage à Abdelwahab Mokrani, récemment décédé Que représente cet artiste pour l'art algérien ?
Cette exposition est l'occasion de mettre à l'honneur feu Abdelwahab Mokrani, ce grand artiste de la peinture algérienne qui est un repère pour notre génération d'artistes. La presse algérienne le surnommait «L'enfant terrible de la peinture algérienne». Il a eu un parcours de vie difficile. C'était un écorché vif. Il refusait le commun. Il avait une sensibilité à fleur de peau. Peindre était plus qu'une passion.
C'était un acte vital pour lui ainsi qu'une délivrance, un refuge où il se repliait pour fuir le conformisme qu'il détestait plus que tout. Lorsque j'étais étudiant à l'Ecole des Beaux-arts d'Alger, il m'arrivait d'aller lui rendre visite dans sa maison familiale. Il me donnait des conseils en sa qualité d'artiste. Il m'expliquait comment regarder une toile jusque dans sa profondeur. Ses conseils, ses paroles restent gravés dans ma mémoire car ils étaient pertinents et sincères.
Abdelwahab ne faisait jamais semblant quand il parlait. Il était un authentique créateur. Lors de notre exposition, nous lui réserverons un espace au sein de cette galerie où seront exposés une de ses œuvres et un texte qui lui rendra hommage.
Quels sont les projets du collectif Fen'Arts ?
Notre seconde exposition collective aura lieu durant la seconde quinzaine du mois d'août 2015 à la galerie «59 Rivoli» à Paris. Par ailleurs, un projet intitulé «Artistes à l'école» est en cours de réalisation en partenariat avec la mairie du 11e arrondissement de Paris.


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