Pour rejoindre leurs établissements scolaires, des centaines d'élèves sont contraints de se lever à l'aube pour parcourir plusieurs kilomètres à pied, souvent dans des conditions pénibles. Chaque jour que Dieu fait, des centaines d'élèves issus d'une dizaine de localités du sud de la commune d'El Milia font face à de grandes difficultés pour rallier leurs établissements scolaires et rejoindre leurs domiciles à la fin des cours. Les collégiens et les lycéens des localités d'El Kassaf, Amrioune, Ouled Bouzid, El Maciaf, et Bouakal, pour ne citer que ceux de ces régions-là, peinent à trouver une place dans un bus. Ces élèves, déjà épuisés par une longue journée d'études et le poids excessif des cartables, se rassemblent chaque jour à un rond-point situé à proximité de l'usine de céramique pour intercepter un quelconque bus afin de rejoindre leurs domiciles. Le matin, ils sont contraints de se lever à l'aube, « au moment de la prière d'El Fedjr », nous dit un élève de première année moyenne, pour arriver à temps devant leurs établissements scolaires. Une collégienne inscrite au CEM Lahamar Larbi, raconte elle aussi qu'elle vit le même calvaire avec ses camarades de la même région pour pouvoir étudier. Elle nous dit qu'elle parcourt plusieurs kilomètres à pied chaque jour et dans les mêmes conditions pour rejoindre son domicile à Amrioune. Contactés, des parents d'élèves ont fait part de leur ras-le-bol de cette situation qui dure depuis des années. « Nos tentatives auprès des responsables locaux pour qu'ils trouvent une solution à ce problème sont restés lettre morte », ont-ils dit. D'autres ont fait savoir qu'ils ont maintes fois pensé à mettre un terme à la scolarité de leurs enfants, surtout les filles, « pour éviter que ces dernières ne traînent durant de longs moments dans la rue où il y a plein de danger ». Selon les mêmes interlocuteurs, aucun bus scolaire n'est affecté à l'intention des élèves de ces localités, dont le déplacement dépend de quelques transporteurs assurant le trajet vers El Milia. « Même ces transporteurs ne font pas convenablement leur travail puisqu'ils déposent les élèves loin de leurs domiciles, sur la RN27 », indiquent des parents d'élèves indignés. Chaque fin de journée, ces élèves parcourent des kilomètres pour rejoindre leurs foyers, pour reprendre, le lendemain matin, le même chemin.