D'une époque à l'autre, les mêmes matériaux sont réemployés. Les mêmes édifices ont souvent servi de lieux de culte à différentes religions. On a trouvé certes quelques traces de la période punique et romaine sur le Rocher, mais il faut aller en périphérie pour trouver des vestiges mieux conservés, à l'image du mausolée d'El Khroub (où serait enterré Massinissa), ou encore de l'impressionnant site antique de Tiddis. Les ponts, qui font la réputation de la ville, datent également de la période romaine pour les plus anciens (El Qantara), avant d'être restaurés par Salah Bey. Ce gouverneur fut un grand bâtisseur. Il laisse des mosquées, telles que Sidi El Kettani et Sidi Lakhdar. Ahmed Bey a laissé pour sa part l'imposant Palais du Bey qui surplombe la médina et qui a été restauré. La vieille ville est un témoin vivant de l'histoire de Constantine. Son tracé a peu varié depuis l'antiquité. Les forums antiques deviennent par exemple les souks de la période ottomane ! Certains lieux portent également des traces des blessures du passé, à l'image de la ferme Ameziane et du centre pénitentiaire d'El Koudia où furent emprisonnés, torturés et exécutés des Algériens morts en martyrs pour l'indépendance du pays. Les Constantinois ont d'ailleurs protesté contre sa démolition, considérant sa conservation comme un devoir de mémoire. L'époque moderne a également apporté quelques beaux édifices à la ville de Constantine. On citera la grande mosquée Emir Abdelkader, ou encore l'université des Frères Mentouri. Son auteur, le grand architecte brésilien Oscar Niemeyer, dira : «C'est à Constantine que j'ai laissé mon meilleur travail : l'université.»