Entendus une première fois au mois de mai 2009 par le parquet d'El Khroub, suite à une enquête diligentée par le service compétent de la gendarmerie nationale (mais sans qu'une suite judiciaire notable ait découlé de leur audition), les 31 personnes impliquées dans le dossier ultrasensible du complexe moteurs tracteurs (CMT) de Oued Hamimime ont été une nouvelle fois présentés ce dimanche devant la même juridiction. Se fondant sur une brochette impressionnante d'une quinzaine de chefs d'inculpation, dont l'attribution frauduleuse de marchés, dilapidation de fonds publics, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, et fraudes fiscales, le procureur de la République a décidé d'écrouer 24 des 31 inculpés, et de laisser en liberté provisoire les sept autres. Une décision qui sera quelque temps plus tard remise en question par le juge d'instruction chargé de cette affaire impliquant des personnes au premier abord « au-dessus de tout soupçon ». En effet, le magistrat instructeur prononcera, contre toute attente, un seul placement sous mandat de dépôt à l'égard de l'ex-directeur général, et formulera trois placements sous contrôle judiciaire et 20 mises en liberté provisoire. Parmi ces dernières figurent, selon nos sources, l'ex-directeur des ressources humaines, le directeur du département informatique, le responsable de l'hygiène et sécurité, le directeur de la production, le chef du service commercial, le responsable de la maintenance, le directeur du contentieux, trois entrepreneurs et 5 ex-travailleurs, aujourd'hui à la retraite.