La région de la Soummam enregistre cette saison une bien maigre récolte oléicole. Comparativement à l'année 2008, qui a été plutôt bonne (le rendement était de 22 q/ha), les 49 000 ha de plantations productives de la wilaya ont fourni cette fois-ci moins de 300 000 q de fruits noirs, soit le dérisoire rendement de 6 q/ha. Pourtant, les prévisions étaient un peu plus généreuses. On tablait, au stade de grossissement du fruit, selon M. Boucebissi, technicien à la Chambre de l'agriculture de Béjaïa, sur une moyenne 15 q/ha. Mais c'était sans compter sur le dacus, un insecte qui ravage les oliveraies et cause une chute prématurée du fruit à l'échelle de toute la région. Selon M. Boucebissi, en dépit des sorties de vulgarisation sur le terrain organisées de pair par les services de la DSA et la chambre de l'agriculture, la plupart des vergers n'ont pas été traités, ce qui a causé les énormes pertes enregistrées ou manque à récolter. Le traitement curatif ou préalable aurait pu sauver quelque peu la récolte et aboutir à un meilleur rendement, car cette année, paradoxalement, la teneur est de 20 à 22 l d'huile par quintal. Or, la saison passée, le rendement a été de 17 à 18 l par quintal. Il faut dire que, soulignent la plupart des techniciens, la professionnalisation du secteur n'est pas encore à l'ordre du jour chez nos oléiculteurs. La conduite, autrement dit, des oliveraies, mis à part le piochage, ignore les autres techniques de lutte contre les dépréciants que la nature peut réserver. L'apport d'eau palliant aux sécheresses, la fertilisation et les tailles de fructification, entre autres, feraient en général défaut. Et pourtant, ce n'est qu'à ce prix seulement, prévient notre interlocuteur, qu'on peut prétendre au maintien d'un niveau de production régulier. La professionnalisation suppose également l'augmentation des surfaces plantées. Or, celles-ci, bien que des mesures incitatives soient introduites par les FNDRA, seuls 1400 ha ont été plantés. La maigre production de cette année s'est évidemment traduite par l'envolée du prix du litre d'huile. Il faut débourser 400 DA en moyenne alors que le litre, en 2008, ne dépassait pas la moyenne de 300 DA.