En effet, un des opérateurs du secteur, Hadj Dahoune, est sorti de sa réserve pour dénoncer ce qu'il qualifie de «crime économique». Tout d'abord, il dénonce l'attribution de fiches signalétiques à des producteurs sur la base d'un PV d'huissier établi sans contrat de location de la parcelle à exploiter. «A partir de là, dit-il, commence l'irrégularité». «Les superficies réellement réalisées sont inférieures à celles officiellement déclarées au niveau du Centre national de contrôle et de certification des semences (CNCC) installé à Tiaret», souligne-t-il en ajoutant «En principe, les cadres du CNCC doivent disposer d'un plan cadastral délimitant les ilots et les sections et doivent opérer une levée topographique pour déterminer la superficie réelle plantée et ne doivent en aucun cas se contenter d'un constat superficiel basé sur la fiche signalétique». «Le surplus déclaré revient cher à l'Etat et lui occasionne un préjudice financier énorme puisque pour un hectare, l'Etat verse en moyenne 200.000 DA et quand il s'agit de centaines d'hectares, il est aisé d'imaginer le gain frauduleux», affirme Hadj Dahoune en sollicitant les instances concernées pour l'ouverture d'une enquête. Du côté de la direction des Services Agricoles, on affirme que les sorties effectuées pour contrôle en végétation ont abouti au refus de 58 hectares pour fausses déclarations et non respect des critères techniques de plantation, entre autres l'isolement entre les variétés. L'on a officialisé la réalisation de 3031 hectares de pommes de terre dont 1607 de calibre semence. Pour les estimations de rendement, on s'attend à une moyenne de 300 quintaux/ ha, soit une récolte saisonnière de 909.000 quintaux de tubercules consommables. Pour les semences, les prévisions sont de l'ordre de 180 quintaux/ha, soit une production globale de 289.260 quintaux à stocker en froid pour la plantation d'arrière saison. Aussi, on déplore l'insuffisance des moyens de stockage qui ne dépassent pas les 17.000 m3. «Pour une wilaya à vocation agricole par excellence, cette capacité est très faible», a affirmé le DSA en ajoutant : «A Aïn Defla, les chambres froides pourront accueillir plus de 400.000 m3 et un seul fellah dispose des moyens de la wilaya de Relizane». Cela dit, le pavé est jeté dans la mare par Hadj Dahoune au sujet de cet investissement stratégique. Serait-il contredit ou conforté dans ses déclarations surtout qu'il affirme agir pour assainir le créneau et protéger l'économie nationale ?