De la biographie de l'auteur du premier roman à la nécessité de promouvoir la culture et la langue amazighes, il fera un condensé d'idées claires et sans passion sur la question identitaire, laquelle ne se contredit aucunement avec les autres composantes de la nation algérienne, encore moins avec l'universalisme dont elle se réclame. «Nous sommes favorables à la signature une convention-cadre avec le ministère de la Culture, à l'instar de celle approuvée conjointement avec celui de l'Education, et ce, dans le but de conjuguer nos efforts dans ce contexte», a-t-il dit. Et d'étayer son propos en expliquant que les étroitesses culturelles, identitaires et religieuses ne contribuent guère à la lutte contre l'amnésie qui affecte l'histoire richissime de cette nation. Inclure tamazight dans le programme scolaire à Souk Ahras ne peut qu'enrichir et apporter un élément de base pour cimenter davantage les composantes de cette nation, longtemps bridée par les préjugés et les idées surannées. Il sera relayé par Azzedine Mihoubi, qui dira avant d'annoncer officiellement l'ouverture du colloque, que «Apulée de Madaure, cet enfant de la Numidie né à Madaure, n'a jamais renoncé à son attachement à sa terre, malgré la répression des Romains contre lesquels il affichait son hostilité tout comme Socrate face à ses détracteurs. Il dit, à lui seul, toute l'histoire millénaire de cette nation que nous n'avons pu transmettre à travers nos écoles, nos chercheurs, nos historiens. La terre Algérie a donné d'illustres savants, penseurs et écrivains tout en les reléguant à un statut illustratif. Des jeunes, ici présents, peuvent ignorer l'importance d'hommes de l'envergure d'Apulée, de Saint-Augustin ou de Chiheb-Eddine Tiffechi, tous natifs de cette même région». Il a couronné son allocution par l'annonce solennelle d'organiser un deuxième colloque sur l'évêque de Thagaste.