La Côte d'Ivoire est la première équipe qualifiée aux quarts de finale à l'issue de son second match joué face au Ghana, qu'elle a étrillé par 3 à 1, vendredi soir au stade Chiazi de Cabinda. Cabinda (Angola). De notre envoyé spécial Au coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain, Jérôme Damon, le coach ivoirien, Vahid Hallilodzic, a poussé un soupir de soulagement avant de lancer aux journalistes venus en force assister à la conférence de presse : « J'ai dit aux joueurs que vous avez le choix entre le paradis (victoire) et l'enfer (défaite). Ils ont choisi la première option et j'en suis vraiment content. » Il faut dire qu'il n'en menait pas large avant l'entame du match. Une pression terrible était sur lui et ses joueurs par la faute du match nul (0-0) concédé au Burkina Faso, lundi dernier. Les Eléphants sont arrivés en Angola avec le statut de superfavori de la compétition. Leur première sortie a déçu plus d'un observateur. Le succès face au Ghana lui accorde un répit… jusqu'au prochain rendez-vous, en quarts de finale. En attendant, la sélection orange va se ressourcer, faire beaucoup de récupération et chercher un adversaire local pour combler le vide (9 jours avant le prochain match) si, bien sûr, les organisateurs acceptent de lui accorder cette (petite) faveur, interdite par les règlements de la compétition. Malgré sa large victoire, la Côte d'Ivoire n'a pas totalement convaincu, même si l'entraîneur et le capitaine d'équipe Didier Drogba tentent de calmer le jeu et l'ardeur des confrères ivoiriens venus en force à Cabinda. La Côte d'Ivoire, au vu de ses deux premiers matches, est loin de justifier l'aura qui la précède avant chaque confrontation. Collectivement, les camarades de Salomon Kalou, excellents face au Ghana, brillent beaucoup plus par leurs exploits individuels que par le jeu collectif qui est loin d'être à la hauteur du talent individuel dont regorge cette sélection. Son coach, d'origine bosniaque, en est le premier conscient et, lui aussi, mise beaucoup sur les coups d'éclat de Drogba, Gervinho, Kalou, Koné… Sur la durée, la Côte d'Ivoire risque des surprises. La fébrilité dont a fait montre son entraîneur durant les 48 heures qui ont précédé le match face au Ghana est un (fort) indicateur. Le geste – il s'est caché le visage sur un tir puissant de Assamoah en seconde mi-temps – ne laisse planer aucun doute sur son état d'esprit. Il sait qu'un parcours sans titre à la CAN 2010 aura des conséquences sur la suite de sa carrière à la tête des Eléphants, même si jusqu'à l'heure actuelle, il bénéficie du soutien (non négligeable) des cadres de l'équipe, à savoir les frères Touré, Zokora, Drogba… Interrogé sur sa préférence en quarts de finale, il a répondu : « Il faut d'abord attendre le match Ghana-Burkina Faso et ensuite les deux matches du groupe A pour connaître notre classement final et le nom de notre adversaire. J'ai vu les matches de ce groupe et je trouve que les quatre équipes sont bonnes. L'Angola joue chez elle, alors que l'Algérie et le Mali sont deux très bonnes équipes avec des joueurs de qualité. » Il ne veut pas se projeter au-delà des rencontres du premier tour. Le capitaine Didier Drogba, auteur d'un beau but réussi de la tête en fin de partie, reste calme : « Nous avions dit au départ que notre objectif était de gagner match par match, sans faire trop de calculs. La compétition est difficile, les équipes sont de valeur avec de très bons joueurs. A chaque jour suffit sa peine. » A côté, les Ghanéens étaient amers. Ils avaient le sentiment qu'il y avait une place pour un bon résultat. Les rentrées en cours de jeu de Michael Essien et Gyan, ajoutées aux absences de quelques titulaires, n'ont pas aidé les Black Stars à battre la Côte d'Ivoire, comme l'avait annoncé l'entraîneur Milovan Rajevac. De toute façon, les Ghanéens n'ont pas fait une montagne de cette défaite. Ils ont promis de rectifier le tir face au Burkina Faso, mardi à Luanda. Ils mettront à profit leur déplacement dans la capitale pour se remotiver et décrocher le second billet qualificatif aux quarts de finale.