Le match Côte d'Ivoire-Ghana, ce soir à 19h30, a été placé match à hauts risques par les organisateurs angolais qui ont pris très au sérieux les dernières menaces proférées par les séparatistes qui ont menacé, au cours des dernières heures, de mener des actions armées à l'occasion de cette belle affiche de la 27e édition de la CAN. Cabinda (Angola). De notre envoyé spécial La menace est prise très au sérieux par les autorités de Cabinda. La sécurité a été renforcée aux alentours du site où sont logées les trois sélections de ce groupe (Côte d'Ivoire, Ghana, Burkina Faso). A l'intérieur du village, des militaires ont été postés devant les villas occupées par les trois équipes et d'autres font des rondes ininterrompues. Les lieux ressemblent à un camp retranché. C'est dans cette « ambiance » qu'Ivoiriens et Ghanéens ont préparé leur rendez-vous. Y a mieux quand même pour une rencontre de football. Malheureusement, à Cabinda, tout ne se passe pas comme l'auraient souhaité les acteurs (footballeurs). Le drame dont a été victime le Togo, deux morts et plusieurs blessés à la suite de l'attentat commis par les séparatistes de l'enclave de Cabinda, ont fait basculer cet événement sportif dans la tragédie. Les footballeurs sont tétanisés par la peur et la crainte d'un nouvel attentat. C'est ce que viennent d'annoncer ceux qui ont gâché la fête du football continental et fauché deux vies innocentes par rapport au conflit dont le football est devenu otage dans cette riche région pétrolière. L'Angola est le seul pays africain exportateur de pétrole brut après le Nigeria. De cette ville, les Ivoiriens, Ghanéens et Burkinabés ne connaissent que les pavillons qu'ils occupent, leur restaurant respectif qu'ils fréquentent trois fois par jour, le stade et la route qui y mène parsemée de militaires et policiers armés jusqu'aux dents, prêts à faire face à toute nouvelle attaque. Les Eléphants ont besoin d'une victoire pour se rassurer un tant soit peu après la production très mitigée fournie devant les Etalons du Burkina Faso. Leur coach, Vahid Hallilodzic, a décidé de revoir ses plans et d'aligner d'emblée Dindane aux côtés de Didier Drogba pour forcer le solide rideau défensif ghanéen. Pour le reste, il a maintenu sa confiance au groupe qui a joué contre le Burkina Faso. Gervinho et peut-être Bakary Koné, remplacé par Kalou, feront les frais des choix tactiques de l'entraîneur. Le Ghana a récupéré son leader Michael Essien, arrivé mercredi à Cabinda, et table sur une victoire pour assurer la qualification au prochain tour. Il y a beaucoup d'attentes autour de ce match qui a fait courir la presse étrangère à Cabinda. La rencontre répondra-t-elle aux grandes attentes ? Réponse ce soir, en espérant que les séparatistes de la province de Cabinda ne gâcheront pas la (grande) fête prévue au stade Chiazi, construit par les Chinois. Pour rappel, la partie sera dirigée par le Sud- Africain Jérôme Damon.