La Seleçao ne pouvait imaginer pire début pour son entrée en matière dans la Copa America 2015 : après seulement trois minutes de jeu et un improbable enchaînement d'erreurs de David Luiz et du gardien Jefferson, elle était déjà menée. Sous la pluie, dans le froid de Temuco, tout semblait en place pour que le Brésil vive un nouveau cauchemar, onze mois seulement après son humiliante défaite (7-1) en demi-finale de «son» Mondial 2014 contre l'Allemagne. Mais Neymar, qui, blessé aux vertèbres en quart de finale, n'avait pas participé à la déroute du 8 juillet 2014, n'a pas laissé le temps à son équipe de douter. Deux minutes seulement après l'ouverture du score péruvienne, il a égalisé d'un coup de tête rageur, profitant des largesses de la défense adverse, pour inscrire le 44e but de sa carrière internationale à seulement 23 ans — Pelé avait atteint les 44 buts à 24 ans. L'attaquant du FC Barcelone, vainqueur de la Ligue des champions 2015 il y a tout juste huit jours, aurait pu doubler la marque dès la 13' lorsqu'il s'est retrouvé seul devant le gardien péruvien. A la 53', il a trouvé la transversale de Pedro Gallese, à la 75', il a lancé un contre qui a bien failli assommer le Pérou, mais Douglas, démarqué par son capitaine, s'est emmêlé les pinceaux. Le salut est venu dans le temps additionnel par ce même Douglas, sur une passe lumineuse de Neymar, il a enfin donné l'avantage à son équipe qui, depuis la Coupe du monde 2014, a enchaîné onze victoires consécutives sous la direction de Dunga. «C'était un match typique de début de tournoi, l'important était de le gagner», a insisté Neymar. «Ce tournoi s'annonce très relevé», a-t-il conclu alors que le Brésil sera opposé demain à la Colombie, battue par le Venezuela (1-0). La Colombie se fait surprendre par le Venezuela La Colombie de Radamel Falcao et James Rodriguez a débuté la Copa America 2015 de la pire des façons, par une défaite 1 à 0 (mi-temps : 0-0) face au Venezuela, dimanche à Rancagua. Une première période terne, une défense prise de vitesse sur le seul but de la rencontre et un réveil bien tardif, le bilan de l'entrée en matière de l'un des candidats au titre n'est guère reluisant. La Colombie avait pourtant abordé cette rencontre en grand favori grâce à sa 4e place au classement mondial et à son duo offensif Falcao-Rodriguez, sans oublier que le Venezuela ne l'avait jamais battue en Copa America. Mais les quarts de finalistes du Mondial 2014 ont souffert face au défi physique que leur a imposé le Venezuela, modeste 72e au classement Fifa. Falcao, Rodriguez ou encore Edwin Valencia ne sont jamais parvenus à emballer le match face à une défense vénézuelienne bien en place. Le Venezuela a pris de plus en plus d'assurance jusqu'à l'heure de jeu où, sur une touche rapidement jouée, Salomon Rondon a conclu de la tête un mouvement qui a complètement pris de vitesse les défenseurs colombiens. La Colombie a enfin pointé le bout de son nez, mais Alain Baroja s'est toujours interposé : le gardien de Caracas a notamment repoussé coup sur coup les tirs de Rodriguez et d'Edwin Cardona à la 78'. «L'objectif était de prendre les trois points, mais le match a été plus compliqué que prévu, car notre adversaire a joué à un rythme auquel nous ne sommes pas habitués», a insisté José Pekerman. «On n'a pu développer notre football, car le Venezuela nous en a empêchés», a poursuivi le sélectionneur des Cafeteros. Après cette défaite, la Colombie doit remporter son prochain match demain contre le Brésil, revanche du quart de finale du Mondial 2014, remporté 2-1 par la Seleçao. «Le Brésil est toujours favori dès qu'il prend part à un tournoi, on le connaît bien, il va falloir travailler dur pour le battre», a prévenu Pekerman.