Khadija Benhamou, l'heureuse gagnante de Miss Algérie 2019, est victime d'un déferlement sans précédent de propos haineux sur internet. Elle a subi des insultes racistes inqualifiables et intolérables sur les réseaux sociaux. Originaire d'Adrar, choisie pour être la plus belle représentante de l'Algérie, lors d'un concours de beauté féminine, elle a subi un orage d'injures. Insultée pour la couleur de sa peau, elle a été la cible d'une avalanche de propos haineux. Facebook, Twitter et YouTube sont devenus des déversoirs de la haine sous toutes ses formes. Face à cette flambée de la cyber-délinquance qui se banalise, beaucoup d'Algériennes et d'Algériens restent impuissants, sans voix. Jamais une gagnante de ce concours Miss Algérie, qui se tient depuis 1985, n'a déchaîné autant de haine ! On connaît les islamistes hostiles à toute forme de beauté, de féminité et plus généralement à toute vie culturelle. Mais, cette fois, les insultes n'ont rien d'idéologique. Sur internet, les propos de violence xénophobe ont explosé. La haine est plus que jamais présente sur la Toile. D'après les statistiques, en 2017, la Gendarmerie et la Sûreté nationales ont quotidiennement traité en moyenne plus de 8 affaires de cybercriminalité. Cette moyenne n'étant pas précise sur le phénomène de la cyberhaine, une chose est sûre, de plus en plus d'internautes algériens sont victimes de propos haineux en ligne. Les femmes sont encore les plus ciblées par les insultes, le sexisme et le harcèlement sur internet. Les injures racistes et la diffamation raciale sont un délit puni pénalement. Mais, très peu d'Algériennes et d'Algériens portent plainte. Très peu signalent les contenus haineux à la police. Concrètement, comment porter plainte contre des centaines, voire des milliers de cyber-délinquants ? A vrai dire, le chantier est planétaire et immense. Comment imposer un retrait plus rapide des contenus haineux, violents, racistes et illicites et renforcer le régime de responsabilité aux opérateurs ? Si le gouvernement promet une réponse législative à travers un projet de loi qui renforcerait les mécanismes permettant de faire face à ce nouveau fléau, la prise en charge de cette demande citoyenne se fait vraiment attendre. Beaucoup de citoyens épinglent les faiblesses du dispositif réglementaire actuel pour lutter contre la haine en ligne. Le législateur doit compléter le dispositif législatif actuel afin de réprimer plus efficacement toutes les formes de racisme sur la Toile. L'injure raciste doit être lourdement punie. Enfin, la seule bonne nouvelle dans cette triste affaire est que Khadija Benhamou, cette belle fille d'Adrar, a reçu un soutien massif de beaucoup d'Algériennes et d'Algériens qui condamnent le racisme sous toutes ses formes.