Attendu pour la conférence d'Alger, tenue du 5 au 10 janvier, Brahim Ag Bahanga, ancien chef de la rébellion touareg au nord du Mali, est arrivé hier en Algérie. De entretiens avec les plus hauts responsables de l'Etat sont au programme. L'objectif : leur exprimer son implication personnelle dans la relance du dialogue avec Bamako et les interpeller pour qu'ils agissent dans le sens de la réactivation de l'Accord d'Alger. L'ancien chef de la rébellion touareg au nord du Mali, Brahim Ag Bahanga, est arrivé hier à Alger, a-t-on appris auprès d'une source proche de son mouvement, l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC). Après avoir pris part à la rencontre de préparation de la conférence d'Alger, tenue à Kidal entre les 22 et 25 novembre 2009, il s'est rendu à Tripoli, en Libye, « durant la première semaine de janvier », pour « expliquer l'objet » de cette réunion qui, selon les mêmes sources, entre dans le cadre de « la réactivation » de l'Accord d'Alger, « en panne depuis près de deux ans ». Nos interlocuteurs ont déclaré, par ailleurs, que dans les entretiens avec les autorités libyennes, Ag Bahanga est revenu sur la situation d'impasse et la nécessité pour son mouvement de parler d'une seule voix afin de relancer le dialogue avec Bamako et de sortir avec une solution permettant l'application de l'Accord d'Alger, seul cadre à même de ramener la stabilité et la sécurité dans la région du nord du Mali. Nos sources ont précisé que ce déplacement vient du fait que les autorités libyennes ont exprimé leur disponibilité à s'investir dans le développement de la région. « Ses nombreux contacts ne lui ont pas permis d'arriver à temps et prendre part à la conférence des cadres, qu'il a lui-même initiée, préparée et suivie depuis son début jusqu'à sa fin de loin », a révélé notre source. Il est question, a-t-elle ajouté, qu'« il soit reçu par les plus hauts responsables algériens, auxquels il exprimera son adhésion totale aux décisions prises lors de la conférence des cadres à Alger, mais aussi les interpeller sur la nécessité d'accélérer le dialogue entre l'Etat malien et l'Alliance ». Au programme de son séjour à Alger, dont la durée n'a pas été définie, Ag Bahanga va s'entretenir avec les responsables politiques et sécuritaires pour aborder toutes les questions liées à la situation au nord du Mali, notamment sur le terrorisme qui a pris des proportions alarmantes, avec la multiplication des enlèvements d'Occidentaux, dans le but de monnayer leur libération avec des rançons. A rappeler que lors de la conférence des cadres de l'ADC, tenue à Alger (du 5 au 10 janvier 2010), l'accent a été mis sur la responsabilité de l'Etat malien dans la dégradation de la situation sécuritaire et l'urgence d'une riposte contre les groupes terroristes. Il a été décidé la tenue d'un congrès, au mois de mars prochain, au nord du Mali, pour permettre à toutes les sensibilités de la région de participer à l'effort du changement. Il est même prévu la création probable d'une nouvelle formation politique qui prendra les rênes du combat pour le développement du Nord.