C'est par un sit-in des enseignants recrutés l'année 2014, organisé la veille de la rentrée scolaire, que la wilaya de Souk Ahras a donné le signal de départ de l'année pédagogique 2015/2016. Les protestataires sont venus réclamer leurs salaires impayés, quinze mois après la signature des procès-verbaux de leur installation en qualité d'enseignants à part entière. Quelques semaines auparavant, la direction de l'éducation venait à peine essuyer les anomalies du concours professionnel organisé pour le recrutement de 139 enseignants, tous paliers confondus. Yacine Chaouch, un candidat a failli mettre fin à ses jours en tentant de se jeter du haut de l'immeuble de ladite direction. Les exclusions massives des lycéens dénotent d'une grave indigence en précautions dans un contexte où tous les dérapages ne sont pas à exclure et c'est un ministère de souveraineté et une ministre porteuse d'un projet de refonte salutaire qui peuvent en être les cibles. Déperditions scolaires et écoles en chantier Dans la majorité des lycées de Souk Ahras c'est le diktat des proviseurs qui échappent tous au contrôle de leur tutelle et usent à profusion de dérobades et d'arguments fallacieux. La souveraineté du conseil des classes, entre autres. «Celle-ci n'est qu'une échappatoire pour que toutes les infractions soient validées», nous confie un professeur de physique, témoin de grave anomalies dans l'exclusion des élèves. Au lycée Djaber Ibn Hayyenne et celui de Rebbahi Nouar et encore celui d'Ahmed Loulou, des chaines interminables de parents d'élèves attendent une audience que les premiers responsables de ces deux établissements ne leur accordent que rarement, a-t-on constaté sur les lieux. S'agissant du premier établissement, force est de constater que l'ensemble des parents d'élèves font partie de la couche la plus défavorisée de la société. «Il nous a été donné de constater des pratiques préjudiciables et attentatoires à la noble mission d'éducateurs concernant ce même volet de lutte contre les déperditions scolaires notamment quant l'élève n'a pas d'antécédents disciplinaires et quand l'âge est en sa faveur», a déclaré un professeur exerçant dans ce même lycée et qui compatit avec cette faune de gens humbles auxquels le premier responsable de l'établissement refuse de parler. D'autres parents y font le pied de grue pour demander que leurs enfants victimes d'une orientation aléatoire soient réorientés au lycée Djaber Ibn Hayyenne conformément aux procédures d'usage. «Le proviseur ne reconnait ni les résultats du recours que nous avons adressé, ni le lieu de résidence ni l'autorité du directeur de l'éducation», tonne le père de B.Islem, élève de 3e1AS «Lettres et philosophie» qui a déménagé récemment. Les parents de Chouaib et Wajdi, scolarisés au lycée Ahmed Loulou parlent avec le même dépit d'un renvoi sommaire des élèves et de la même arrogance affichée à leur encontre par les responsables du secteur de l'éducation. Pire, C. Chaima, élève diabétique, sortie d'un état comateux (documents médicaux faisant foi) n'a pu retrouver son banc au lycée à cause du refus du conseil des classes. Dans tous ces témoignages, nos interlocuteurs évoquent souvent un deux poids deux mesures et un traitement différents aux nantis. Pour les élèves des écoles primaires, les contraintes sont autres. Les 30 MDA alloués le mois d'avril pour servir à la réfection des établissements de ce cycle n'ont été débloqués pour le lancement des travaux que le mois de Septembre et c'est, donc, un chantier que l'APC va offrir aux jeunes écoliers dans les prochains jours. Nous avons vainement tenté de contacter le président de l'association des parents d'élèves dont le numéro de téléphone ne répond pas. Aides au profit des élèves nécessiteux et nouvelles structures en vue Concernant le volet social, les chiffres officiels avancés par la cellule de communication de la wilaya font état d'un effort supplémentaire et d'enveloppes conséquentes. Il est indiqué, à ce titre, que 24 000 trousseaux scolaires ont été acquis au profit des élèves nécessiteux alors que les services de la DAS (Direction de l'Action sociale) ont contribué par un apport de 6 333 cartables. Les dons de solidarité de 3000 DA concerneront, cette année, 43 000 familles, remises à ces dernières par le biais des inspections des différentes circonscriptions que compte la wilaya de Souk Ahras. Concernant le transport scolaire, les mêmes chiffres avancent le nombre de 135 minibus qui seront déployés à travers les 26 communes pour faciliter le déplacement des écoliers depuis et vers les zones éparses des communes rurales. La restauration assurée par 254 cantines avec une couverture de plus de 98%, est l'autre chapitre mis en relief par le rapport de la wilaya, basé sur des données fournies par la direction concernée. Cette rentrée scolaire est aussi celle de la réception de nouveaux établissements pédagogiques notamment 5 nouveaux lycées, 6 écoles primaires et 10 extensions.