Chaque année, c'est la même rengaine et ce sont les mêmes établissements qui récidivent par le renvoi systématique des élèves dont les parents sont incapables d'interventions musclées. Les consignes relatives à la lutte contre les déperditions scolaires et la récente opération de rachat, lancée à travers les établissements de Souk Ahras, n'ont eu aucun effet. Aux lycées El Farabi et Rebbahi, des dizaines de parents d'élèves, dont des enseignants, ont dénoncé le caractère subjectif des démarches, où proviseurs et enseignants se renvoient mutuellement la balle et ne s'entendent que sur les cas d'intervenants capables de représailles. «Avec une moyenne de 9,90/20 mon fils n'a pas pu accéder en deuxième AS, j'ai été malmené par l'administration du lycée Rebbahi et le service concerné au niveau de la direction de l'éducation. Tout le monde, pourtant, lui reconnaît la bonne conduite et la discipline. J'ai même une liste nominative d'élèves repêchés avec 7/20 et 8/20 de moyenne annuelle», s'est indigné Slimane B., un fonctionnaire moyen. Il a exhibé des documents prouvant le bien- fondé de ses dires. Dans les autres lycées, ce sont surtout des enseignants qui en sont victimes, et ce, à cause de divergences dans les choix d'appartenance syndicale ou par rapport à des prises de position contre l'actuel directeur de l'éducation. «A cause de mes convictions, mes deux fils sont pris en otages. Ils ont entamé l'année scolaire avec des moyennes de 12/20 et 11/20 pour finir menacés d'exclusion et le droit à la contre-correction des copies d'examen m'a été refusé à maintes reprises», a déclaré un retraité du secteur, qui a refusé que son nom ou ses antécédents de militant soient publiés. Des copies de ses doléances écrites ont été remises à El Watan. Au lycée Hadji Hocine, aux CEM Moufdi Zakaria et Badji Mokhtar (établissement contigu à la direction de l'éducation), des parents d'élèves ont fait état d'autres agissements fort préjudiciables dans ce chapitre. Des vérités qui relèveraient du pénal y sont données avec pièces à conviction. Ordre a été donné par certains proviseurs de lycée et directeurs de CEM pour que l'examen de rachat, organisé quelques jours avant le bac, soit totalement soumis à leur appréciation, les notes pédagogiques comprises. Ces dernières qui sont du ressort exclusif de l'enseignant sont une énième infraction dans ce domaine précis. «Si certains font de la détresse de nos enfants un moyen d'ascension sociale ou une source de revenus supplémentaires avec toutes les connotations possibles, force est de constater qu'avec la vacance administrative actuelle la situation est appelée à empirer», a constaté un inspecteur d'éducation en poste. Aucune suite n'a été donnée à notre demande d'avoir la version du premier responsable de l'éducation (appels téléphoniques faisant foi).