La situation s'embrase dans le secteur de la santé. Après le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), c'est au tour du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) de se joindre à la protestation. En effet, le SAP revient à la charge, avec une nouvelle grève nationale de trois jours à partir d'aujourd'hui, suivie, dans le cas où les pouvoirs publics restent confinés dans leur mutisme, d'un mouvement de débrayage illimité, et ce, à partir du 31 janvier 2010. Le syndicat exige la révision du nouveau statut particulier des paramédicaux et une meilleure considération pour la profession. De leur côté, les professeurs et docents et les maîtres assistants tiendront demain une assemblée générale dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha pour débattre des problèmes auxquels sont confrontés les praticiens de santé publique et aussi pour décider des suites à donner au comportement incompréhensible et ambivalent du ministre de la Santé. S'agissant des paramédicaux, ceux-ci semblent déterminés à maintenir la pression jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications et particulièrement l'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux. Au préalable, les paramédicaux regrettent une fois de plus le non-respect des engagements lors de de la réunion avec la tutelle tenue en 2009. Cette fuite en avant et le mépris de la tutelle envers la corporation paramédicale dénotent, selon les responsables de ce syndicat, de l'incapacité du département de Barkat à affronter la réalité du terrain. « En 2009, nous avons observé une grève que nous avons reportée suite à la disponibilité affichée par la tutelle pour la prise en charge de leur plate-forme de revendications. Une année après, rien de ce qu'a avancé Barkat n'a été réalisé », s'est exclamé Ghachi Lounès, porte-parole des paramédicaux. « A travers son indifférence et ses promesses non tenues, le ministre de la Santé, explique M. Ghachi, ne fait qu'alimenter au fil du temps le pourrissement du secteur dont il a la gestion. » Les paramédicaux de l'avis de notre interlocuteur ne lésineront sur aucun moyen pour dénoncer et combattre certains groupuscules qui veulent ériger la formation paramédicale en « fonds de commerce » personnel au détriment de la qualité de la formation et de la prise en charge du malade. Les revendications des paramédicaux concernent la liberté de l'exercice de l'activité syndicale, l'engagement du ministère de la Santé à concrétiser la revendication liée à l'application du système LMD au profit des paramédicaux, et ce, sur la base de la mouture proposée par le SAP. Il en est de même pour l'avant-projet du statut particulier. En 2008, le syndicat a appelé à l'ouverture de négociations entre la tutelle et les vrais partenaires sociaux pour la révision du projet de statut particulier. Le SAP a demandé alors l'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux, qui devra être sanctionnée par une licence professionnelle reconnue par la Fonction publique, contrairement aux diplômes délivrés par les écoles privées qui offrent, selon les syndicalistes, des embauches limitées aux jeunes paramédicaux. « Aujourd'hui, nous ne comprenons pas pourquoi notre statut n'est pas encore prêt et pourquoi le ministère refuse toujours d'installer la commission mixte pour débattre du régime indemnitaire », s'est interrogé M. Ghachi. Ce dernier a tenu à avertir la corporation paramédicale sur certaines informations colportées par un milieu hostile quant à une éventuelle classification de la corporation à la catégorie 11 sans l'adoption du statut LMD. « Cette idée utopique est incompatible aux textes régissant la grille salariale tel que le précise l'ordonnance 03/06 du 15 juillet 2006 portant statut particulier de la Fonction publique », fait remarquer le porte-parole du syndicat qui estime que devant cet enjeu majeur et l'impasse que leur impose la tutelle, le SAP se voit dans l'obligation de recourir à la contestation pour arracher ses droits les plus légitimes.